"Les pêchers" : le fruit amer de l’amour
Des pêchers aux fruits à la peau si douce, on pense à l’été, à la Provence. Jeu de mot involontaire dit Claire Castillon, son roman est celui de trois pécheresses dont la seule faute est de vouloir aimer. Il y'a trois textes de femmes, celui de Tamara, qui vit avec Claude et sa fille, celui d'Aimée, la mère de cette fille, adolescente, Esther qui est le personnage du troisième récit. Trois points de vue, trois styles très différents. Tamara vit dans l'enferment, thème cher à l'auteur, avec un homme qui veut la modeler à sa guise en la regardant du haut de sa condition sociale, alors qu'elle rêve à l'amour perdu... Aimée fait une croix sur l'amour et choisit la raison d'une relation sans passion quand à Esther, elle sera une victime expiatoire à la Lors Von Trier.
Claire Castillon, c'est une esthète de la littérature, elle a en elle cette musique qui sonne juste, Page 72: "je me suis confondue avec le danger quand le danger voulait du sauvage, confondue avec le mur quand le danger avait de bons muscles et confondu avec les draps quand le danger avait sommeil ". Elle écrit avec style depuis le front de la guerre des sexes.
Les trois textes sont de la même intensité ?
Ils se complètent, forment un tout, Claire Castillon elle-même a un faible pour le premier, le plus écrit et le troisième, le point de vue de cette adolescente qui observe avant d'être consumée dans une ellipse tragique. Le lecteur croque dans ce fruit sucré, qui a le goût amer du noyau, à 40 ans Claire Castillon poursuit son parcours littéraire intimiste, gracieuse et acide.
"Les pêchers" de Claire Castillon, aux éditions de l'Olivier.
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