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"Le ravissement des innocents", chant d’amour et d’espoir

C’est l'une des belles surprises de la rentrée littéraire, le premier roman de la très cosmopolite Taiye Selasi, "le ravissement des innocents" publié chez Gallimard.
Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Taiye Selasi publie son premier roman, "Le ravissement des innocents", chez Gallimard © Gallimard / Catherine Hélie)

A 34 ans, Taiye Selasi publie son premier roman, "Le ravissement des innocents". Elle est née à Londres de parents ghanéen et nigérian, a vécu à New-York, à Rome. Dans un essai récent elle définissait la notion "d'afropolitain" pour nommer ces jeunes qui comme elle ont plusieurs identités, représentent le bon côté de la mondialisation mais sont encore stigmatisés par la couleur de leur peau et leurs racines africaines.

Le rêve du migrant

Dans ce récit, il est beaucoup question d’immigration, celle d'une famille qui ressemble beaucoup à la sienne. Ça commence par le récit poétique, drôle et émouvant de la mort du père, un long ralenti sur une fin brutale et paisible à la fois, pieds nus dans le jardin d'une villa africaine...scène qui rebondit dans tout le roman, ce père, brillant médecin a entraîné sa femme et ses quatre enfants aux États-Unis, c'est la réussite, le rêve du migrant qui se réalise, jusqu’à ce qu'un échec le couvre de honte, il fuit, disparaît, la tribu s'éparpille aux quatre coins du monde... C'est la mort de cet homme qui va permettre à cette famille de se retrouver...

Flamboyant, déroutant, charnel

Taiye Selasi compose une symphonie littéraire, elle dit elle-même qu'elle entend la musique de son écriture, c'est flamboyant, déroutant, charnel, en Afrique, en Europe, aux États-Unis on suit ses personnages aussi puissants que fragiles, on les imagine beaux, conquérants et vaincus, mais toujours debout.

Bouffée d'air de la rentrée littéraire

C'est un très beau roman sur la famille, le destin des immigrés et Taiye Selasi y tient beaucoup, ce n'est pas un livre sur l'Afrique, il a une portée universelle, celle de ces destins portés par l'espoir.

La jeune écrivain déploie sa langue comme un chant, s'immisce dans chaque personnage, l'aîné, raisonnable, les jumeaux, un garçon dépressif et une fille sublime et la petite dernière, miraculée dès la naissance.

Le lecteur peut y voir le portrait en puzzle de l'auteur, Taiye Selasi, un vent frais et

parfumé sur cette rentrée littéraire.

 

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