La fiancée de l'ouest, de Puccini, à l'Opéra Bastille

Cette longue attente est peut-être du au fait que le thème paraissait trop kitsch : la conquête de l'ouest et la quête amoureuse de Minnie, gentille tenancière de saloon, entourée de chercheurs d'or qu'elle materne et qui tombe raide dingue de Johnson sans encore savoir qu'il s'appelle en fait Ramirez, bandit de grand chemins. C'est assez loin de la Bohème et de Madame Butterfly et sur le plan musical, c'est une œuvre complexe, sans arias, sans grand air, qui oscillerait entre Wagner, la musique française du 20e siècle, en faisant des détours par le belcanto italien.

La production présentée à Paris est décapante, elle divise le public. On a échangé quelques noms d'oiseaux le soir de la première, car Niklaus Lenhoff, le metteur en scène allemand a choisi de mettre le saloon dans les égouts de New York, les hommes en cuir noir semblent venir de la Gay Pride, dans le deuxième acte la cabane dans la montagne est une caravane en acier, intérieur rose fuchsia et le final se déroule dans un amas de carcasses de voitures. Dans la fosse, le chef d'orchestre, l'italien Carlo Rizzi a la délicatesse d'accompagner ce show brillant tout en douceur.

Dispute dans le public autour de la mise en scène, mais succès des chanteurs. Un succès mérité car cet opéra est très difficile, pour le ténor Marco Berti, Johnson, la soprano suédoise Nina Stemme, Minnie et le prometteur baryton Claudio Sgura, dans le rôle du sheriff, les trois sont félicités par leur chef, Carlo Rizzi.

La fiancée de l'ouest , de Giacomo Puccini, à l'Opéra Bastille, à Paris, jusqu'au 28 février et, ce lundi soir en direct dans 25 salles des cinémas UGC en France, le 22 février sur France musique et sur France 2 à une date ultérieure.