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Festival de Cannes : "Marguerite et Julien", un souffle de romanesque sur la croisette

A Cannes, la compétition arrive à mi-parcours avec la présentation, ce mardi, du troisième des cinq films français en lice cette année pour la Palme d'or. Celui de Valérie Donzelli, "Marguerite et Julien". Une histoire d'amour vraie qui, au début du XVIIe siècle, a uni un frère et une sœur, qui furent exécutés pour adultère et inceste.
Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Avec Marguerite et Julien, Valérie Donzelli s'inspire d'une grande histoire d'amour : une grande histoire d'amour pas banale mais vraie. Une grande histoire d'amour passionnelle et interdite. L'histoire d'amour qui, au début du XVIIe siècle, a uni un frère et une sœur, Marguerite et Julien de Ravalet, qui furent exécutés pour adultère et inceste.

Toute la singularité du film de Valérie Donzelli, c'est de ne pas traiter du tout cette histoire par le prisme de la provocation ou du sujet de société. Elle nous embarque dans un conte récité à des enfants, comme ces histoires qui, à la fois font rêver et font peur. Elle offre à ses comédiens, Anaïs Demoustier et Jérémie Elkaïm, des dialogues romantiques et des postures romanesques dans un film, un peu foutraque, qui multiplie les effets, qui mélange les époques avec des chansons d'aujourd'hui sur des décors d'un autre temps. Cela peut agacer ou emporter et c'est ce qui s'est  passé dès lundi soir. Lors de la première projection pour la presse, le film a divisé.

"Il s'agit de faire un grand film romanesque "

Sur une terrasse du Palais des Festivals, la réalisatrice et les comédiens en recevaient les premiers échos en assumant, comme Jérémie Elkaïm, le risque pris :

"On n'a jamais voulu en faire un manifeste de quel que soit. Il s'agit de faire un grand film romanesque. Je trouvais intéressant de faire quelque chose qui soit premier degré. Il y avait l'idée de faire un mouvement lyrique."

Non loin de Jérémie Elkaïm, la jeune comédienne Anaïs Demoustier avait elle aussi le sourire. Elle n'a que 27 ans mais ne craint pas la projection officielle ce mardi soir. Il faut dire qu'elle a vécu sa première montée des marches à l'âge de 13 ans. C'était avec Le temps des loups  de Michael Haneke qui avait reçu un accueil houleux.

"Cette projection houleuse. Je me dis que ce n'est pas grave. Donc j'ai hâte. C'est comme un jeu!"

Trois films se détachent

Avec le film de Valérie Donzelli, la compétition arrive à mi-parcours. L'occasion de faire un premier bilan avec la rédaction du magazine Screen  qui, chaque jour, récolte les notes des critiques du monde entier et où Mélanie Goodfellow constate que trois films se détachent nettement du lot pour le moment.

"Carol de Todd Haynes a la meilleure note. Les gens ont adoré Cate Blanchett. Après cela, le film bouleversant, Le fils de Saul. Les gens ont été frappés par cette histoire. Puis il y a Nanni Moretti avec son film Mia Madre."

Ajoutons que, côté français, Stéphane Brizé avec La loi du marché  a été beaucoup mieux accueilli dans ce classement que Maïwenn avec Mon roi  qui a été parmi les moins appréciées. Valérie Donzelli, elle, en saura plus dès ce mardi avec la présentation de Marguerite et Julien  en séance officielle tout comme le Canadien Denis Villeneuve qui, avec Sicario, est l'autre cinéaste en lice pour la Palme d'or ce mardi.

NB : le film de Valérie Donzelli sortira dans les salles au mois de septembre.

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