Festival Off d'Avignon : le public sous le choc de "Scènes de violences conjugales"

Sur le plateau nu, ils sont quatre, Rachida et Liam, les plus jeunes, Annie et Pascal plus âgés. De leurs rencontres aux coups qui vont bousiller les femmes et détruire l'amour, leurs récits se croisent, s'entrelacent. Des personnages d'âges, d'origines et de milieux sociaux différents, pour dire que ce fléau des violences conjugales concerne tout le monde. 

Pour écrire ce texte Gérard Watkins a documenté son travail. Des lectures et des rencontres : une magistrate, des auteurs de violences en stage de sensibilisation et les responsables de l'observatoire de la violence envers les femmes de Seine-Saint-Denis. C'est l'une d'elles qui a convaincu l'auteur de ne pas aller au bout de la tragédie, de sauver les femmes de sa pièce : "Elle m’a vraiment regardé droit dans les yeux, explique Gérard Watkins et elle m’a dit, non, il ne faut pas que la femme meure ! N’obéis pas aux règles de la tragédie, même si c’est une réalité, il faut à tout prix montrer la porte de sortie." La montée de la violence, les coups, remarquablement mis en scène, sidèrent les personnages féminins et le public. Gérard Watkins se sent utile.

"Je pense que ça aide les gens qui voient la pièce à repérer des choses, chez les autres mais aussi en soi."

Gérard Watkins

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"On ne s’en rend pas compte, mais on se laisse aller, on sort une sale réplique à quelqu’un. Moi aussi, ça m’a aidé à mieux vivre", déclare Gérard Watkins.
La pièce ne se referme pas sur un féminicide, elle montre le lent travail de reconstruction des femmes. La rédemption de l'un des deux hommes est bien plus besogneuse.

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