Deux "Kiki de Montparnasse" sinon rien
On ne le refait pas Jean-Jacques Beineix, l'esthète. Sur scène, dans un décor d'atelier de peintre, il a mis beaucoup de lui, à commencer par cette statue, ce buste d’Apollon aperçu dans "37°2" : "Tout vient de chez moi dans le décor".
"Kiki de Montparnasse" raconte la vie de celle qui fut l'égérie des artistes de ce quartier de Paris entre les deux guerres, à une époque où apparaissaient cubisme, surréalisme, dadaïsme… Elle les a tous côtoyés et inspirés : de Modigliani à Man Ray - rappelez-vous la fameuse photo de son dos nu orné comme un violoncelle d'ouïes. Esthète, peintre, Jean Jacques Beineix soigne le décor qu’il a conçu comme une peinture dans un univers de velours. Il multiplie les accessoires : un chevalet, ou des pots à pinceaux dont les bouts colorés sont fluorescents. Au départ, c'est cette période de révolution artistique entre les deux guerres qui l'intéresse.
Mais alors que le personnage de "Kiki de Montparnasse" revient à la mode - une bande dessinée, un film d'animation qui a reçu un César, et un autre spectacle musical - la vision de Jean-Jacques Beineix est certainement la plus sombre. Il le revendique : "Kiki est une allégorie du succès ".
Le spectacle est un one woman show, un monologue ponctué de chansons. C’est élégant, rythmé, même si les musiques ne reflètent pas l’époque.
Pour plus de malice musicale mais une mise en scène plus rudimentaire, on pourra préférer le "Kiki" que propose Hervé de Volder au théâtre de la Huchette. Toujours un monologue ponctué de chansons.
"Kiki" de Hervé Devolder c’est au theatre de la Huchette et "Kiki de Montparnasse" de Jean-Jacques Beineix à découvrir au Lucernaire à Paris.
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