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Que devient Pierre Gattaz ?

27 août 2014. A l'université d'été du Medef, Manuel Valls est longuement ovationné par les chefs d'entreprise, debout, dans la salle. La scène est exceptionnelle. Dans son discours d'une trentaine de minutes, le Premier ministre déclare sa flamme au monde de l'entreprise.
Article rédigé par Sébastien Baer
Radio France
Publié Mis à jour
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  (Pierre Gattaz, le président du Medef ©  Radio France / Sébastien Baer)

Et il insiste sur le rôle qu'elle doit jouer, dans le redressement de la France. Aux côtés de Manuel Valls, le président du Medef, Pierre Gattaz, est sous le charme. "C'est très fort. il y aura peut-être un avant et un après. Cela signifie que l'entreprise n'est pas à gauche, n'est pas à droite. Je salue le courage du Premier ministre aujourd'hui parce que ce n'était pas forcément facile de faire ce discours. France is back".

Idylle de courte durée

Mais quelques semaines après cette déclaration du 27 août 2014, le ton se durcit. Pierre Gattaz multiplie les propositions-choc qui ne plaisent pas au gouvernement: il suggère par exemple de supprimer des jours fériés, de revoir les 35 heures et de créer un smic allégé. Le pacte de responsabilité, et ses 41 milliards d'euros d'allégement de charges, est aussi source de crispation. Car les contreparties en matière d'emploi et de salaire tardent à venir. Entre gouvernement et patronat, la lune de miel aura donc été de courte durée. Et 11 mois plus tard, Pierre Gattaz n'est plus aussi enthousiaste qu'à l'été 2014. "Ce qui nous embête, c'est qu'on a vu après malheureusement des zigs et des zags. C'est-à-dire un grand discours 'j'aime l'entreprise' prononcé fin août 2014 et en octobre 2014 le décret est sorti sur la pénibilité avec les seuils, avec tous les facteurs de pénibilité. Et on a dit ne faites pas ça, parce vous allez induire un très gros niveau de stress".

Peut mieux faire

Pierre Gattaz juge cependant que le pays a progressé depuis cette intervention de Manuel Valls à l'université d'été du Medef. "Il y a eu des bonnes choses pour les entreprises, la continuité du pacte de responsabilité, 18 mesures pour les TPE et réduire la peur d'embaucher de nos chefs d'entreprise. Et la loi Macron qui, même si elle n'est pas parfaite, permet d'avancer dans le bon sens". Mais Pierre Gattaz -qui tance les gouvernements de droite comme de gauche- considère que les efforts ne sont ni suffisamment rapides, ni suffisamment importants. "Le 'j'aime l'entreprise' est un bon début. On attend la confirmation de cette magnifique phrase". Comme l'an dernier, l'université d'été du Medef aura lieu fin août. Pierre Gattaz espère que Manuel Valls sera présent, cette fois encore. Le patron du Medef lui a adressé une invitation.

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