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Que devient Jean-Louis Debré, après son départ du Conseil constitutionnel ?

4 mars 2016. Au terme de son mandat de neuf ans, Jean-Louis Debré quitte la présidence du Conseil constitutionnel. Après plus de 40 ans de carrière, celui qui fut maire d'Evreux, député, ministre de l'intérieur, président de l'Assemblée nationale, abandonne la vie politique, mais sans nostalgie.
Article rédigé par Sébastien Baer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Jean-Louis Debré © Sébastien Baer - Radio france)

Jean-Louis Débré : "J’ai quitté la politique et je n’ai pas envie d’y revenir. Si j’avais un conseil à donner, ce serait de quitter la politique avant qu’elle ne vous quitte".

Bilan positif

A la fin de son mandat de président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré 71 ans a été remplacé par Laurent Fabius. Depuis mars, l'ancien ministre a renoué avec sa grande passion, l'écriture. Il n'est jamais retourné au conseil constitutionnel, même s'il en conserve d'excellents souvenirs.  "Cela a été pour moi des années extraordinaires, j’ai observé, j’ai regardé, j’ai écouté, j’ai agi. Rendez-vous compte, quand je suis arrivé, il n’y avait même pas écrit sur la façade ‘conseil constitutionnel’. Il ne se passait rien, 10 décisions par an. Quand je suis parti, il y avait 150 décisions"  se félicite Jean-Louis Debré, ravi d’avoir côtoyé d’anciens chefs d’Etat tout au long de son mandat : "J’ai eu à mes côtés deux anciens présidents de la République ! Et à un moment donné, j’en ai même eu un troisième !"

Regarder devant

Depuis son départ, l’homme n’est pas retourné au conseil constitutionnel.  "Quand vous partez d’un endroit, vous ne cherchez pas à y retourner, donc je n’y suis jamais retourné. La page est tournée, passons à autre chose. De toute façon, le président du conseil constitutionnel ne peut pas être nommé à nouveau, donc arrêtons de pleurer sur le lait renversé !" s’enflamme Jean-Louis Debré, qui se refuse à commenter le travail de son successeur, Laurent Fabius. "Ce n’est pas moralement bien de critiquer son successeur, on dira quelle prétention, il pense qu’il n’y a eu que lui comme président du conseil ou comme président de l’Assemblée. Non, chacun a son style, chacun fait comme il l’entend, il faut aimer le conseil constitutionnel. Je l’ai aimé. Que mes successeurs aiment cette maison"  glisse Jean-Louis Debré.

Conseil supérieur des archives

Au lendemain de son départ du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré a été nommé président du conseil supérieur des archives. Une fonction que Jean-Louis Debré assume de façon bénévole.  Quand je suis arrivé, le conseil supérieur des archives ne s’était pas réuni depuis trois ans. Nous avons fait une réunion de deux heures, c’était déjà une révolution. J’ai programmé 3 réunions d’ici le mois de janvier"  détaille Jean-Louis Debré qui ajoute, "Aujourd’hui, je suis arrivé à un moment où il faut faire des choses bénévoles ». Jean-Louis Debré, qui a été soumis pendant son mandat au devoir de réserve, a retrouvé sa liberté de ton. Pendant neuf ans, il a pris des notes, noirci des cahiers, c'était "mon mur des lamentations" dit-il. A son départ du conseil, Jean-Louis Debré s'est autorisé à rendre publics dans un livre tous ces secrets d'alcôve."

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