Ils ont fait l'actu. Présidentielle 2022, Nupes et Parti socialiste : les confidences d'Olivier Faure
Sandrine Etoa-Andegue revient sur les événements marquants de l'année. Et ce sont ceux qui les ont vécus qui vous les racontent. Olivier Faure, le Premier secrétaire du Parti socialiste, revient sur la présidentielle 2022.
5 mai 2022. Le Conseil national du Parti socialiste valide l'accord législatif proposé par les insoumis. Après la défaite cuisante d'Anne Hidalgo au premier tour de l'élection présidentielle. L'ambiance est tendue entre les pour et les contre. Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, défend cet accord "historique", selon lui. "C'est historique tout simplement parce que nous avons les uns et les autres décidé de passer par delà les rancœurs, un front uni, une gauche unie dans le respect de chacun et de chacun. Nous ne sommes pas devenus Insoumis", explique-t-il alors.
"PS année zéro"
Mais c'est bien ce que reprochent les opposants à cet accord : pour eux, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale ne tiendra pas. Là ou ses soutiens répètent qu'Olivier Faure a sauvé le PS, au moins à l'Assemblée, ses détracteurs estiment qu'il a enterré le parti. Deux mois plus tard, le leader socialiste en sourit encore : "Ça m'a fait sourire parce que ceux qui ont failli tuer le PS, ils étaient là avant moi. Et quand je suis devenu Premier secrétaire, je n'ai pas hérité d'un parti à 30 %, mais d'un parti qui avait fait 6 % à l'élection présidentielle, qui avait très peu de députés et qui avait perdu successivement ces maires, ces départements, ces régions... Bref, c'était PS année zéro pour moi", précise-t-il à franceinfo.
Avant de balayer : "Ce sont des formules. Ceux qui les utilisent en réalité depuis le premier jour veulent ma peau et ne l'auront pas. Tant que je serai suivi, je ferai ce que je crois. On a cherché à montrer que cette nouvelle génération était une génération qui prenait ses responsabilités et qui avait à cœur de revenir, justement, au centre de la gauche et d'être à nouveau dans la proposition."
"La réalité, c'est que la gauche a toujours été plurielle depuis son origine et qu'il y a aujourd'hui nécessité de faire ensemble".
Olivier Faureà franceinfo
Olivier Faure, à la tête du PS depuis 2018, s'est libéré de l'ombre de François Hollande : "Il y a quelque chose qui s'est joué de cet ordre-là, avec des 'éléphants' qui, à force de me taper dessus, ont fini par ne plus me faire mal. Ils ont tellement passé leur vie depuis quatre ans à essayer de savonner la planche. Après avoir longtemps cherché à les ménager et cherché à composer avec eux, je me suis dit : de toute façon, comme rien n'aura jamais leur agrément, ce n'est plus la peine. Et donc, effectivement, je me suis libéré assez largement de leur tutelle. Et c'est vrai que plus jamais je ne me laisserai marcher sur les pieds."
Beaucoup parlent d'un "coup de foudre amical" entre lui et Jean-Luc Mélenchon, la référence le fait sourire. "Je crois au contraire que c'est la rationalité qui nous a réunis et le fait de découvrir que nous avions finalement, sur de très nombreux sujets, des approches similaires." Le député de Seine-et-Marne avoue que les deux hommes sont passé d'une méfiance réciproque à de la confiance et même à "un dialogue confiant".
Une histoire familiale "particulière"
Son goût pour la politique, Olivier Faure l'explique par son histoire familiale : "Je viens d'une famille assez particulière puisqu'en fait ma mère est vietnamienne d'origine, mon père est français, mais dans une famille qui est une famille maurrassienne, donc d'extrême droite. Et c'était une union assez particulière. Donc vous imaginez les débats familiaux ! Ça m'a donné à la fois le goût de l'échange et aussi la croyance, un peu peut-être naïve et folle, qu'on peut réconcilier ce pays. Et mon grand-père était un homme d'extrême droite. Il a été très surpris par par l'arrivée de ma mère dans sa famille et à la fin, ce que je sais, c'est qu'ils se sont aimés. Et cette idée-là ne m'abandonne jamais.
"Je pense que même des gens qui ne se comprennent pas, qui sont très loin les uns des autres, peuvent finir par s'apprécier. Je ne désespère pas de permettre aux Françaises et aux Français de se retrouver."
Olivier Faureà franceinfo
En attendant, le PS fait place nette dans ses rangs. 79 dissidents, candidats élus ou non aux législatives et leurs suppléants, ont été suspendus. Fin juin, le Conseil national des conflits examinera d'éventuelles exclusions. Le parti espère reconquérir des militants et a lancé une grande campagne d'adhésions.
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