Ils ont fait l'actu. Philippe Petitcolin, délégué CFE-CGC de General Electric à Belfort : "Sans projet industriel, c'est une fermeture dans trois ou quatre ans"
Comme tous les étés, Sébastien Baer revient sur les événements marquants de l'année. Et ce sont ceux qui les ont vécus qui les racontent. Jeudi, le délégué CFE-CGC de General Electric à Belfort se bat plus que jamais pour la défense de son usine.
11 septembre 2019. Appelé à la rescousse par les syndicats de General Electric, Bruno Le Maire est à Belfort. Le ministre de l'Économie et des Finances demande au groupe américain de revoir ses objectifs de suppressions d'emplois. Trois mois après l'annonce du plan social, Philippe Petitcolin, le délégué CFE-CGC de l'usine, retrouve espoir. "Je pense que le travail que l'on a fait avec Bercy depuis des semaines en leur fournissant toutes les preuves que l'accord n'était pas respecté a porté ses fruits. Aujourd'hui, la stratégie est la bonne. On espère que General Electric va revoir considérablement ce projet pour donner des perspectives d'avenir meilleures aux salariés à Belfort".
Après la mobilisation des syndicats, des élus et du gouvernement, General Electric a réduit son plan de suppressions d'emplois. De 792, le nombre est passé à 485 et à l'automne, un accord est venu valider ce compromis. Mais dix mois plus tard, la crise est loin d'être réglée à Belfort.
Les syndicats dénoncent une stratégie "purement financière"
Philippe Petitcolin, le délégué syndical, dénonce la stratégie du groupe, stratégie purement financière dit-il. "Depuis des années, c'est réduire les coûts, réduire les coûts, réduire les coûts. Donc tous les ans, il y a des plans sociaux sur tous les sites du monde entier. C'est la stratégie de General Electric, il y a des baisses de budgets d'investissements, on restitue des bâtiments... C'est une stratégie absolument pas industrielle que nous ne comprenons pas", déplore Philippe Petitcolin qui redoute de possibles délocalisations à venir. Le délégué syndical se sent aussi méprisé par la direction du conglomérat américain : "On n'est pas considéré comme une force de proposition, il n'y a aucune volonté de construire avec les syndicats. Donc soit on est assez forts pour pouvoir leur résister et entrer dans une négociation, soit on se fait écraser", conclut le syndicaliste qui craint de voir fermer le site de Belfort. "Sans projet industriel, c'est une fermeture dans trois ou quatre ans."
Sur son site internet, le groupe General Electric vante ainsi les mérites de son usine de Belfort : "Centre d'excellence mondial qui produit les turbines à gaz et les turbines à vapeur les plus puissantes et efficaces du marché". Depuis l'automne, le groupe s'est déjà séparé de 450 de ses salariés.
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