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France : voter est un droit, bientôt une obligation?

A l'étranger, une dizaine de pays ont adopté le vote obligatoire pour lutter contre l'abstention. Cette procédure recueille des taux de participation record mais est-ce que ça marche vraiment? Peut-on obliger les électeurs à voter ? On va le voir avec Lucie Montchovi parce que dans le domaine, la Belgique est un cas d'école...
Article rédigé par Lucie Montchovi
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (©)

On ne plaisante
pas avec les élections en Belgique. Instauré dès 1893 dans la Constitution du
royaume, le système électoral prévoit une sanction pénale : qui va du
simple blâme à l'amende de 125 euros. En cas de
récidive, on peut être radié des listes électorales pendant dix ans, et se voir
interdit de nomination, de promotion ou de décoration par les pouvoirs publics. A chaque
élection, les taux de participation frôlent les 90%. Des chiffres qui rendent
jaloux la plupart des démocraties. 

Il n'y a pas que la Belgique qui a rendu
le vote obligatoire ?

En Europe, le
vote est obligatoire au Luxembourg, en Grèce, au Danemark. Ailleurs, tout le
monde aux urnes au Brésil, en Argentine, au Costa Rica, au Honduras ainsi qu'en
Australie. Dans tous ces pays, les taux de participation avoisinent les 80 %
voir plus. Si bien qu'aujourd'hui, des états comme l'Angleterre, l'Allemagne et la France
réfléchissent sérieusement à la possibilité de rendre le vote obligatoire.

 En France, ça fait longtemps qu'on
essaie d'imposer ce système?

ça date
de la IIIème république... Et on a l'impression que chaque année on a droit à une
proposition de loi. La dernière date d'il y a 9 mois
et prévoit l'instauration d'une sanction pour les abstentionnistes : 15
euros d'amende et 45 euros en cas de récidive.  Pour le moment, seuls les grands électeurs,
ceux qui élisent les sénateurs sont dans l'obligation d'aller voter sous peine
d'amende de 100 euros.

Si voter en France est un droit et un devoir, le rendre obligatoire
permettra pour ses défendeurs de lutter contre l'abstention surtout chez les
plus jeunes. Un avis nuancé parWilliam Benessiano, enseignant, chercheur à la
faculté de droit  à l'Université d'Aix-en
-Provence.

 

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