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Prime à la casse, Trois-Gorges et les Echos absents

Article rédigé par Jean-Christophe Martin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Franceinfo (Franceinfo)

Avec d'abord des précisions ce matin sur la future prime à la casse pour les voitures polluantes.

Aider les automobilistes à remplacer le plus vite possible les vieilles voitures polluantes par des véhicules neufs, c'est officiellement le but écologique de la manoeuvre à laquelle travaille le gouvernement depuis le Grenelle de l'Environnement.
Ce qui est nouveau selon le Figaro ce matin, c'est que cette prime à la casse pourrait entrer en vigueur dès cet hiver, et que son montant serait d'environ 1000 euros, sans doute pour les véhicules de six à huit ans d'âge, les arbitrages seront rendus le mois prochain.
Le gouvernement ferait d'une pierre deux coups, explique encore le Figaro, lutter contre la pollution, c'est bien, mais aussi donner un coup de pouce aux constructeurs auto français qui seraient les premiers bénéficiaires, grâce à leurs modèles moins polluant que ceux de la concurrence étrangère.

Dans les autres journaux, "Bébés vos papiers" c'est la une de Libération, qui s'inquiète des procédures d'expulsion frappant de plus en plus des sans-papiers avec de très jeunes enfants. Pour France Soir, la Sarkosphère à la une, le bilan de six mois de présidence Sarkozy, la Croix fait sa Une sur le changement climatique entre la France et les Etats-Unis avec la visite à Washington de Nicolas Sarkozy pour consacrer les retrouvailles dit la Croix... tandis que pour l'Humanité, Sarkozy à Washington, c'est la caution de faillite de Bush et l'officialisation de l'allégeance française, alors qu'aux Etats-Unis dit toujours l'Humanité, le modèle néo-conservateur style Bush prend l'eau de toutes parts, entre guerres, crise financière et explosion des inégalités.

Et puis ce grand reportage à la Une du Figaro, c'est l'histoire du jour, les calamités du barrage des Trois gorges en Chine...

Et comme tout ce qui se passe en Chine, c'est démesuré. A la une du Figaro, la photo impressionnante des eaux qui s'échappent des turbines géantes du barrage des Trois-Gorges.
Derrière cette photo, une réalité dérangeante, le barrage des Trois Gorges, la fierté nationale en Chine,
officiellement, mais qui apparaît de plus en plus comme un désastre, humain, écologique et financier. -Au total, plus de 5 millions de personnes seront déplacées. Et malgré les promesses, le Yang-Tsé est loin d'être dompté, les éboulements se multiplient sur les rives du fleuve, les eaux du fleuve s'appauvrissent et la facture s'alourdit dans des proportions là aussi démesurées.
Au-départ, le barrage était conçu pour être le plus puissant pour produire de l'électricité et pour dompter les crues du Yangtsé, qui est un peu à la Chine ce que le Nil est à l'Egypte.
Les ingénieurs ont tout prévu. Et pourtant rien ne se passe comme prévu. Les millions de mètres cubes d'eau infligent au lit du fleuve et aux parois des montagnes des forces qui provoquent ou risquent de provoquer glissements de terrains et même secousses sismiques.
Parmi d'autres inquiétudes, les déchets des 10 millions d'habitants de la ville de Chong-king risquent aussi à brève échéance de transformer le barrage en gigantesque cloaque.
Bref le symbole de la réussite de la planification à la chinoise est en train de tourner au cauchemar politique et humain et au désastre financier pour les technocrates de Pékin.

Un absent aussi ce matin dans les kiosques...

Les journalistes des Echos sont en grève... Le Figaro raconte comment après quatre mois d'opposition féroce des salariés, la vente du quotidien a finalement été conclue hier soir entre son propriétaire britannique le groupe Pearson et Bernard Arnault, patron du groupe de luxe LVMH, pour 240 millions d'euros...
Et les grandes manoeuvres vont continuer dans la presse économique : LVMH qui achète les Echos vend l'autre quotidien économique la Tribune, on connaîtra jeudi l'acquéreur pressenti pour le rachat de la Tribune, là aussi sur fond d'inquiétudes des salariés.

Toujours au chapitre des petites nouvelles de la presse, Isa va cesser sa parution l'an prochain,
le mensuel féminin Isa, élu magazine de l'année l'an dernier, est victime d'un marché publicitaire difficile, malgré une diffusion en hausse à près de 200 000 exemplaires.

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