Le pétrole, la Tribune et Ségolène
Dans la presse à nouveau les inquiétudes pour le pouvoir d'achat...
Il paraît que c'est une priorité du président... A la veille de la conférence sur les salaires et le pouvoir d'achat, il a de quoi méditer ce matin en lisant la presse, le président... et nous aussi...
Avec la flambée du baril qui atteint un niveau historique, les tarifs à la pompe ne cessent d'augmenter... Et ce n'est pas fini, la hausse des carburants, c'est parti pour durer, c'est la Une du Parisien Aujourd'hui en France.
Les cours du pétrole s'envolent, les prix à la pompe s'affolent, dit encore le Parisien qui se demande aussi où va l'argent de votre plein, on sait depuis longtemps où il va , mais le Parisien rappelle à ceux qui l'auraient oublié que les compagnies pétrolières ne sont pas les seules à s'en mettre plein les poches, l'Etat aussi, puisque plus des deux tiers du prix des carburants vont dans les caisses de l'Etat... sans compter les régions, qui profitent aussi du gâteau pétrolier, depuis trois ans, dans le cadre du renforcement de la décentralisation.
Et l'addition est salée : 33 milliards d'euros par an pour l'Etat, 5 milliards pour les régions...
Et si vous amenez vos enfants à l'école en voiture et qu'ils déjeunent à la cantine et vous au restaurant d'entreprise, c'est double peine : l'autre addition salée, c'est celle des cantines et de la restauration collective : les prix des repas vont flamber prévient le Figaro... jusqu'à 10 pour cent de plus d'ici la fin de l'année.
C'est la nouvelle conséquence de la flambée des matières premières agricoles. Une seule inconnue : qui va payer, les discussions s'annoncent serrées dit le Figaro, pour savoir qui prendra en charge cette hausse, les salariés ou les entreprises. On vous laisse deviner...
Les Echos eux aussi reviennent sur la flambée du pétrole, un choc pour la croissance, et les Echos annoncent que le baril est en route pour les 100 dollars.
Mais il n'y a pas que l'or noir, les Echos entament aussi aujourd'hui une semaine d'enquête sur les prix des matières premières agricoles, décidément l'objet de toutes les attentions, le blé, le riz, le lait... c'est la flambée. Et les Echos qui voient plus loin que le bout de notre nez national se demandent si le monde risque la pénurie de blé... La demande excède la production, les stocks sont au plus bas... On retient quand même que les experts ne sont pas tous aussi inquiets, certains parient sur les bons vieux cycles économiques, un signe parmi d'autres, en plein boom du blé, des spéculateurs sont déjà en train de miser sur l'effondrement des cours d'ici un an... eux au moins ils espèrent se faire plus de blé...
Dans la presse aussi ce matin, encore un divorce à la Une...
Monsieur Arnault, divorçons dignement, c'est le cri du coeur des salariés de la Tribune, une apostrophe qui fait la Une du quotidien économique, rien d'autre, seulement ces quelques mots sur fond blanc... Les salariés qui ont choisi ce moyen de s'adresser à leur propriétaire, le milliardaire du luxe Bernard Arnault, patron de LVMH.
Il vend la Tribune de la main gauche, et rachète de la main droite l'autre journal les Echos... Banal dans le monde des affaires notent les salariés de la Tribune, sauf que dans ce cas précis, LVMH est en passe de contrôler à lui tout seul directement ou indirectement les deux seuls quotidiens économiques en France. Ce qui inquiètent les salariés de la Tribune autant pour leur avenir que pour l'avenir de l'information économique... et ils s'en expliquent dans la Tribune d'aujourd'hui.
Dans la presse aussi le retour de Ségolène Royal...
Non je ne suis pas Hibernatus, elle le dit autrement, elle dit non je ne suis pas en hibernation...
Et pour le prouver elle donne une interview à Libération...
Socialistes, changez tout, c'est le titre à la Une, l'ex-candidate se dit déterminée à mener la bataille de la rénovation et à prendre la tête de l'opposition. C'est le cauchemar des éléphants qui continue explique Laurent Joffrin, le patron de Libé et ce n'est pas fait dit-il encore pour ramener la sérénité dans la jungle solférinesque. Comment trouve-t-il Ségolène dans cette interview ? Impavide et immarcescible, immarcescible, je vous laisse chercher dans le dictionnaire...
Enfin dans la presse aussi et c'est incontournable ce matin la lettre qui divise les enseignants...
La désormais célèbre lettre d'adieu du jeune résistant qui doit être lue ce matin dans les lycées à la demande de Nicolas Sarkozy...
Le président voulait exalter l'esprit de résistance... Il a réussi sans doute au-delà de ses espérances.
Entre les enseignants aux abonnés absents, ceux qui refusent la récupération politique, ceux qui refusent d'obéir à un ordre présidentiel, ceux qui s'inquiètent du risque de contre-sens et même du risque d'incitation indirecte au suicide, la confusion est à peu près complète... Presque tous vos quotidiens régionaux consacrent leurs éditoriaux à cette affaire, c'est aussi la une de l'Humanité avec une belle photo de deux gamins de 1939 à vélo dans Paris, Guy Môquet et son frère, un cliché qui pourrait aussi bien dater d'hier que d'il y a un demi-siècle... Oui, dit la Croix qui fait aussi sa Une sur cette affaire, oui il y a polémique, mais pourquoi pas dépasser la polémique, propose la Croix, pourquoi pas saisir l'occasion pour sensibiliser les élèves aux valeur de l'engagement, car aujourd'hui comme hier, en 2007 comme en 39 ou en 41, l'injustice demeure, et il reste toujours de bonnes raisons de résister...
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