DEUX SILHOUETTES SILENCIEUSES
DEUX SILHOUETTES SILENCIEUSES dans la presse...
Celle du mime Marceau d'abord... mort ce week-end... Le poète du silence dans le Figaro, le magicien du silence dans la Croix, "le mime perd son roi" titre Le Parisien, un visage de pierrot lunaire s'étale à la Une... toute la presse lui rend hommage.
Ambassadeur d'un art mystérieux pour le Figaro, et pour la Croix, Marceau sublimait l'art de la discrétion de sa seule silhouette frêle, dépositaire d'un langage universel... un langage qui ne passait pas par les mots.
Autre silhouette, autre silence, cette fois c'est à l'autre bout du monde, dans la Birmanie étouffée par 45 ans d'une dictature kafkaïenne dit le Figaro, la recluse de Rangoon est apparue quelques instants devant la maison où elle est prisonnière depuis des années... Silhouette en larmes sous les averses de la mousson, Ang San Suu Tchi, prix Nobel de la paix, a pu saluer le défilé de ces moines bouddistes qui bravent la répression... Brève rencontre surréaliste, mais chargée d'émotion note Libération, qui titre sur cette armée des bonzes rouges qui se lève contre la dictature.
La prisonnière de Rangoon est apparue, en soi c'est un événement, au fond comme un mime apparaît sur scène, elle est apparue pour dire par sa silhouette, par ces larmes, toute la révolte du peuple birman... mais on ne l'a pas entendu... Les généraux birmans savent tout le prix de ce silence... cet insupportable silence auquel elle est condamnée depuis des années... ce renoncement dont elle a fait une mission dit le Figaro, restaurer la démocratie dans son pays.
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