Cet article date de plus de douze ans.

De Pôle emploi à la délinquance : vrais chiffres et vieilles ficelles

Pôle emploi au bord de l'implosion. Egalement au sommaire le décryptage des chiffres de la délinquance attendus aujourd'hui avec les "trompe-l'oeil" de la décennie Sarkozy.
Article rédigé par Jean-Christophe Martin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10min
  (©)

Au sommaire : Pôle emploi déborde et les Français toujours drogués aux tranquilisants.

Les titres du matin :  et encore du triple A, "les agences de notation s'invitent dans la campagne", c'est le titre à la Une de la Croix qui relève la contradiction : une agence Moody's qui maintient à la France son 20 sur 20 tandis que les candidats à la présidentielle doivent bien prendre en compte la dégradation par l'autre agence Standard and Poor's... "La vie sans triple A", c'est aussi la manchette de la Tribune, et le gros titre à la Une du Figaro est cette fois pour souligner le désaccord entre les agences de notation. La Dépêche du Midi s'interroge encore à la Une, mais qui faut-il croire...

Un autre des grands titres ce matin dans la presse nationale, comme régionale, c'est "l'essence qui bat son record historique", c'est la Une des Echos... "L'essence atteint des sommets" constate aussi le Parisien, "l'essence qui plombe", qui plombe les budgets c'est la Une de l'Union à Reims. Les budgets des particuliers, mais aussi le budget de la France : un chiffre qui résume le poids de la facture énergétique de la France, elle s'est envolée de 40 pour cent en seulement un an...

Et ce n'est qu'un début : le magazine terraeco consacre son dossier du mois à la fin du pétrole, avec à la Une un vautour perché sur une pompe à essence abandonnée, et ce titre : "La fin du pétrole, ça commence maintenant"...  Et pour terraeco on ferait bien de commencer dès maintenant et sans attendre à imaginer réellement la vie d'après, la vie sans le pétrole...

Enfin demain, le sommet social à l'Elysée autour de Nicolas Sarkozy... C'est la Une de l'Humanité, "le sommet social sera-t-il utile à l'emploi ?"

Réponse avec un sondage dans l'Humanité : 73 pour cent des Français répondent non, ils ne croient pas que ce sommet va servir à quelque chose, pour l'Huma, l'opinion n'est pas dupe des intentions du président alors que la droite multiplie les surenchères en matière de régression sociale.

L'actu du Web

Hypernova : des rockeurs iraniens exilés à Brooklyn

Le choix du matin sur le Web, c'est
l'histoire d'Hypernova, un groupe de rock iranien, exilé au USA.

C'est une histoire
à découvrir sur le site Slate.fr. Hypernova a fui la censure du régime des
mollah et les 4 membres du groupe vivent désormais à Brooklyn.

Ils ne chantent pas
en Persan mais en Anglais, bien loin des musiques traditionnelles qui sont les
seules autorisées à Téhéran.

Du rock sombre, des
paroles sans concession. A Téhéran, Hypernova jouait dans la clandestinité et
en sourdine. Les membres du groupe apprenaient à se servir de leurs instruments
en regardant des vidéos de Nirvana achetées au marché noir. Le risque pour eux
: destruction du matériel, amendes voire même prison, comme pour tous les
amateurs de rock, de metal ou de rap en Iran.

 

Aujourd'hui, ils
vivent en exil à Brooklyn, loin de la censure. Et continuent de dénoncer le
régime iranien dans leurs chansons même si leurs textes parlent aussi d'amour
et de poésie. Diffusés sur MTV, chroniqués dans le New York Times lors de leurs
premiers concerts aux USA il y a 3 ans, Hypernova espère tourner en Europe
cette année.  

Bayam : le Web pour les enfants 

Une nouveauté sur le Web ce matin, les espaces
numériques pour les enfants créés par l'éditeur Bayard Jeunesse.

Deux univers, un
pour les enfants de 3 à 7 ans, l'autre pour les plus grands jusqu'à 13 ans. Ca
s'appelle Bayam.

Deux formules vous
sont proposées : un accès gratuit mais limité, et une offre payante pour
accéder à tous les services de ces portails pour les enfants et les
pré-adolescents.

Pour découvrir ces nouvelles applications,
l'invité de l'Hyper Revue de presse ce matin est Stéphane Bataillon, le
rédacteur en chef de Bayam.

L'Apogée de la peur 

C'est une histoire à découvrir sur le Web :
le premier film de science-fiction vraiment tourné dans l'espace est interdit
par la Nasa.

Une histoire à lire
sur le site Gizmodo. Ce film s'appelle "L'Apogée de la peur".

Bon, en fait, on
est loin du long métrage inspiré par "Alien" ou "2001, l'Odyssée de l'espace". Très
loin même, puisque "L' Apogée de la peur" est un petit film imaginé et réalisé par un "touriste de l'espace". Il s'appelle Richard Garriott, il a dépensé 30 M$ pour un tour dans la Station Spatiale Internationale. Et comme tous
les milliardaires-astronautes, il a amené sa caméra, mais aussi son
scénario… Résultat : "L'Apogée de la peur" dure 8 min et fait bien rire les amis
de notre touriste spatial. 

Casting assuré sur
place, puisque les comédiens sont des astronautes de la NASA… Les décors, ceux
de l'intérieur de la Station Spatiale.

Bref, la recette du
succès, sauf que la NASA n'est pas contente du tout et interdit la diffusion du
film, parce qu'il a été tourné dans – je cite – ses locaux et avec son
personnel. Richard Gariott réagit avec humour en disant que ce film est peut
être "trop ludique pour la NASA". 

La revue de presse et du Web


 

Beaucoup de chiffres dans la presse ce matin, la presse qui promet les vrais chiffres... d'abord côté de Pôle emploi...

A la veille du sommet social, en pleine mobilisation contre le chômage, Pôle emploi est au bord de l'implosion annoncent le Parisien et Aujourd'hui en France qui dressent un état des lieux accablant. A sa création, en 2008, l'objectif était de faire suivre 60 chômeurs par un seul conseiller. Aujourd'hui, les chiffres officiels sont déjà de 115 par agent. C'est le chiffre officiel, déjà bien loin des ambitions initiales.

Sur le terrain, selon le Parisien, on en est encore plus loin, le chiffre monte souvent à 200, avec un record à 655 dans l'Essonne. Ces quatre dernières années, Pôle emploi a enregistré près d'un million d'inscrits supplémentaires, un afflux qui a fait voler en éclats la réorganisation du service public de l'empoi, d'où l'exaspération croissante des agents et des demandeurs d'emploi qui se retrouvent souvent - de fait - abandonnés. Et des chiffres officiels très loin de refléter la réalité.

Des chiffres officiels en trompe l'oeil, cette fois c'est sur la délinquance, et c'est à lire dans Libération...

Le ministre de l'Intérieur doit annoncer ce matin les derniers chiffres de la délinquance, et Libération prévoit qu'ils seront "bons", comme d'habitude... Bons, mais trompeurs, et Libération les décrypte par avance en signalant les vieilles ficelles qui risquent de resservir.

Sur le site de l'Elysée par exemple, on lit qu'en 2009, la délinquance est revenue à son niveau de 1997, avant les années Jospin. Or Patricia Tourancheau souligne dans Libération que cette estimation se base sur la baisse annuelle du chiffre unique des crimes et délits constatés et non pas ceux qui sont réellement commis, première ficelle.

Deuxième ficelle, le chiffre global de la délinquance a baissé surtout grâce à la baisse des atteintes aux biens, baisse rendue possible par exemple par les nouveaux système de blocage des téléphones mobiles. Ce qui permet de dissimuler dans le chiffre global une explosion, l'explosion de plus de 21 pour cent des violences contre les personnes dans les années 2000.

Troisième ficelle, les chiffres flatteurs en matière de coups durs portés aux trafiquants et aux caïds se réduisent, toujours selon Libération, à interpeller en masse de simples fumeurs de joints, qui ne sont souvent même pas des petits dealers.

Toujours dans Libération, le témoignage de policiers de la banlieue parisienne...

Des policiers qui expriment leur ras-le-bol de la politique du chiffre, certains disent même que face à l'absurdité de cette politique sur le terrain, ils finissent par mettre n'importe quoi dans les tableaux qu'ils sont censés remplir chaque jour.

Consigne officielle : être impitoyable dans les quartiers, ça reste l'ordre du jour dans la foulée des promesses de Nicolas Sarkozy, c'est toujours officiellement "Kärcher" et "guerre aux caïds".

Mais consigne officieuse selon Libération : on n'entre pas dans les cités. En échange les guetteurs maintiennent le calme pour continuer leurs trafics à l'abri et tout le monde est content, côté pègre et côté police...

Conclusion d'un de ces policiers de terrain dans Libération : c'est ce qu'on appelle aujourd'hui la "paix sociale". Ce que Libération appelle ce matin à la Une les "trompe-l'oeil de la décennie Sarkozy".

La presse à la Une

 

 

 

"La fin du pétrole, ça commence maintenant", c'est la une du numéro de janvier du magazine terraeco. On y voit un vautour perché sur une pompe à essence abandonnée.

Egalement une autre question d'actualité dans terraeco : la Verte Eva Joly continue de faire un score groupusculaire dans les intentions de vote pour la présidentielle, et du coup la polémique continue, "Faut-il vraiment un candidat écolo ?".

Explications avec David Solon, le directeur de la rédaction de terraeco.

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