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Le transport de marchandises à la voile a le vent en poupe

Le transport de marchandises passe à 90% par la mer. Un secteur qui est confronté à l'épuisement des ressources pétrolières. Pour apporter des réponses concrètes aux défis énergétiques du 21e siècle, la solution passe peut-être par le transport à la voile. A l'heure de la controverse sur l'écotaxe, voilà une nouvelle expérience originale.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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  (Guillaume Le Grand charge du sel sur son vieux gréement "Notre-Dame-de-Rumengol" à Pornic © Mikaël Roparz)

Depuis 2099, Guillaume Le Grand affrète de vieux gréements pour prouver la viabilité du transport de marchandises à la voile. Son entreprise TOWT (Trans océanique wind transport) basée à Brest, compte une flotte d'une douzaine de voiliers. Et il parcourt les mers et les océans pour transporter des denrées alimentaires mais aussi du savon, de la peinture, du bois.

  (Le vieux gréement "Notre-Dame-de-Rumengol"  © Mikaël Roparz)

Aujourd'hui, son vieux gréement "Notre-Dame-de-Rumengol" est amarré à Pornic. C’est le plus gros bateau de charge traditionnel en activité de France. A bord de cette gabare de 22 mètres construite en 1945, du vin et des pommes de terre. Comme à chaque escale, il va les vendre dans les magasins bio de la région. Il travaille avec 22 producteurs.Toutes ces denrées ont une particularité. Elles ont toutes une étiquette apposée sur le produit "transporté à la voile dans le respect de l’environnement ". Cela certifie que le trajet maritime s’est effectué en voilier. Chaque étiquette comporte un numéro qui réfère à une fiche-trajet. Selon les distances, la réduction du bilan carbone peut dépasser les 90 %.

  (Marchandises transportées à la voile et livrées chez les magasins bio © Mikaël Roparz)
Avant Pornic, le voilier était à l’Ile d’Yeu. Il repartira les cales chargées de 12 T de sel que Guillaume Le Grand est allé récupérer dans le marais breton à une vingtaine de km de là. Ce sel a pour destination Morlaix. 

 

  (Chargement de sel chez un producteur du marais breton © Mikaël Roparz)

Il va aussi retourner pour la 4e fois en Scandinavie avec un navire chargé de vin, fèves de cacao…

Cabotage à la voile : Guillaume Le Grand transporte de la marchandise à la voile

Ces derniers mois, ces bateaux à voile ont fait escale dans plusieurs ports bretons. Le 23 juillet, le lougre cornouaillais "Grayhound" a accosté à Camaret avec à son bord une demi-tonne de thé chargé aux Açores en juin dernier. Le thé vert et noir a parcouru 1200 milles poussé par des vents d'ouest dominants. (plus de 2200 km )

Au fond de sa tête, Guillaume aimerait bien aller plus loin : construire des petits cargos à voile par exemple. 

 La voile, une technologie d’avenir ? 

 Le transport maritime à la force du vent, un concept qui suscite de l’intérêt. Le recours au voilier permet d'abaisser encore l'impact carbone. Plusieurs projets ont été lancés. 

 Confronté à la volatilité des cours du pétrole, le groupe CMA-CGM (Compagnie maritime d'affrètement-Compagnie générale maritime) comme ses principaux concurrents du secteur du transport maritime, multiplie les pistes pour économiser les énergies fossiles. CMA-CGM a travaillé sur un projet pour tester un cerf-volant développé par le navigateur Yves Parlier. 

 Une entreprise allemande a lancé le premier cargo équipé d'une voile géante de kitesurf pour diminuer la consommation en carburant. Le "Beluga Skysails", un navire marchand de 132 mètres.

 Il existe aussi le projet Ecoliner, avec des voiles intelligentes motorisées.

 Tractés par la force du vent, les cargos pourraient diminuer de 35 % leur consommation de carburant, une réduction significative en termes de dépenses comme d’impact écologique. D’après l’ONU, environ 100 millions de tonnes de CO2 par an pourraient être économisées grâce à ce procédé. 

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