Histoires d'info. Lionel Jospin : "Si à chaque fois qu'il y a un plan social, on doit nationaliser !"
"Il faut sauver Alstom". On est loin de l'aveu d'impuissance, sincère mais catastrophique politiquement, formulé par Lionel Jospin quand il était Premier ministre, en 2002.
Manuel Valls qui déclare qu’il faut sauver Alstom, promesse répétée par François Hollande, et revoici posée la question de la volonté et de la capacité de l’Etat d’infléchir les choix stratégiques des entreprises…
Retour en septembre 1999, le premier ministre Lionel Jospin est l'invité du 20 heures de France 2 : "Les salariés existent, il y a des syndicats, il y a une mobilisation qui peut se mener. Donc, je crois qu'il ne faut pas attendre tout de l'Etat et du gouvernement."
Le contexte est important : Michelin avait annoncé quelques jours plus tôt une croissance de 20% de son bénéfice annuel et une réduction de 10% de ses effectifs en Europe…Le lendemain l’action de Michelin gagnait 12,5%...
Dans ces conditions les mots de Lionel Jospin signent comme un aveu d’impuissance de l’Etat. Fou furieux de l’entretien, le chargé de la communication et de la presse de Lionel Jospin obtiendra, selon Le Monde, la tête du présentateur du JT, Claude Sérillon. Le nom de ce conseiller, Manuel Valls.
Bis repetita à Evry un mois avant la présidentielle
Lionel Jospin est interpellé par des salariés de chez Lu, Danone a annoncé la fermeture de l’usine d’Evry, alors que la filière biscuit est excédentaire. Echange tendu entre le premier minsitre et les salariés:
Un ouvrier de Lu : "Danone veut nous licencier pour gagner encore plus d'argent ailleurs. Pourquoi vous réquisitionnez pas, nationalisez, sauvez nos emplois...
Lionel Jospin : "Si à chaque fois qu'il y a un plan social on doit nationaliser !"
Le volontarisme politique reviendra en force, notamment en 2004 avec le sauvetage d’Alstom par Francis Mer et Nicolas Sarkozy via une entrée de l’Etat dans le capital et la définition du patriotisme économique un an plus tard. Reste qu’après les promesses non tenues par Nicolas Sarkozy à Gandrange en 2008 et par François Hollande à Florange en 2012, et dans un contexte de critique très profonde du politique, cette nouvelle promesse en année électorale est très risquée. D'autant que là, l'Etat est actionnaire. Son incapacité à agir serait désastreuse pour la parole politique.
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