Sauver l'enseignement de l'allemand : retour sur 50 ans d'efforts
Retour le 22 janvier 1963. Jour historique à l’Elysée. Le chancelier ouest-allemand Konrad Adenauer et le président français, Charles de Gaulle, signent le traité de coopération franco-allemand mieux connu sous le nom de traité de l’Elysée.
De Gaulle prend la parole :
"Il n'y a pas un homme au monde qui ne mesure l'importance capitale de cet acte. Non pas seulement parce qu'il tourne la page après une si longue et si sanglante histoire de luttes et de combats, mais aussi parce qu'il ouvre toute grande les portes d'un avenir nouveau."
Pour tourner la page d’une haine séculaire, pour réconcilier la France et l’Allemagne, l’accent est particulièrement mis sur la jeunesse. Dans la foulée du traité de l’Elysée est lancée l’OFAJ, Office franco-allemand pour la jeunesse qui a tout de même permis à plus de huit millions de jeunes français et allemands de participer à des programmes d’échange dans le pays voisin.
Voyager pour comprendre l’autre c’est bien, mais parler sa langue c’est encore mieux. L’apprentissage de l’allemand avait connu un premier trou d’air après la Première Guerre mondiale, et un nouveau après la Seconde. Au moment du Traité de l’Elysée, 16 % des élèves choisissent l’allemand en première langue vivante, 35% en deuxième. Alors on met le paquet sur l’enseignement de l’allemand dès les petites classes, tout comme Najat Vallaud-Belkacem d'ailleurs, comme ici en Franche-Comté en 1970, ou l'Inspecteur Général s'exprime :
"Il s'agit de préparer l'élève à ses études du premier cycle. Mieux, à le doter très tôt d'un moyen de communication et de culture aujourd'hui indispensable ne serait-ce que dans le cadre de la communauté européenne."
Malgré tous ces efforts, rien n’y fait. Après une stabilisation des effectifs pendant une dizaine d’années après le traité de l’Elysée, les professeurs d’allemand se retrouvent face à des classes de plus en plus vides, au point qu’aujourd’hui, seulement 15% des élèves du secondaire apprennent à parler allemand. Et, il faut l’avouer, bien souvent, moins par amour de l’Allemagne que par stratégie scolaire.
Complexité de la langue, attractivité de l’espagnol et de plus en plus du chinois, inquiétude sur les classes bilangues, il sera bien difficile d’inverser la tendance…
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