Quand la France vendait des avions de combat Dassault sans le dire...
Retour janvier 1970. Dans le rôle du Rafale, le Mirage, dans celui de François Hollande, Georges Pompidou, et dans celui de l’Inde, la Libye.
A une exception près. Et pas des moindres. L'accord sur la vente de plus de 100 avions Mirage à livrer progressivement jusqu'en 1974 àl a Libye ne devait pas être révélé. Arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’Etat le 1er septembre 1969, Kadhafi a besoin d’armes et se rend à Paris en décembre de la même année, et c’est à ce moment-là que la France et la Libye s’entendent sur la vente des avions de combat français.
Rendue publique par les services secrets israéliens, cette transaction choque dans la mesure où dans le même temps, la France a bloqué la livraison de Mirages à Israël en raison de l'’embargo sur la vente d’armes à l’Etat hébreu, décidé par le général de Gaulle à l'issue de la Guerre des Six Jours.
Dans ces conditions, la visite officielle du président Pompidou aux Etats-Unis un mois après la révélation du contrat avec la Libye est houleuse. Le président français s'en explique:
"Alors y'a eu évidemment quelques manifestations, organisées avec soin pour arriver jusqu'à moi. Je pense que ces manifestants mettent une tâche sur le front de l'Amérique et nuisent à leur propre cause..."
Partout où Pompidou se rend, sur le campus de Stanford, à Chicago ou à New York des centaines voire des milliers de manifestants, le plus souvent Juifs, s’en prennent au président français coupable d’avoir vendu des Mirages à la Libye et non à Israël. Des mirages bientôt utilisés par Kadhafi devenu entre temps notre ennemi...
Mais hier comme aujourd’hui, ce qui compte c’est le contrat signé.
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