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Marine Le Pen est (désormais) "respectueuse des Institutions"

A l'heure où la popularité d'un exécutif englué dans différentes affaires est au plus bas et alors qu'un premier sondage en vu de 2017 donne Marine Le Pen en tête au premier tour, revenons en 1992. La côte de popularité du duo Mitterrand-Cresson au plus bas, Jean Marie Le Pen demande une démission présidentielle. Une habitude reprise par sa fille, jusqu'à ces derniers jours...
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (© Maxppp)

 En 1992, l'exécutif français composé du duo François Mitterrand - Edith Cresson est affaibli. Englué dans l'affaire Georges Habache il se trouve en outre confronté à des enquêtes d'opinion extrêmement défavorables. Ainsi, en février 1992, la Première ministre se trouve créditée de seulement 26% d'opinion favorable.

Et c'est certainement cela qui pousse Jean-Marie Le Pen à demander le départ de François Mitterrand le 4 février sur France Inter.

Toutefois, demander la démission du Président de la République témoigne d'une lecture pour le moins particulière des Institutions de la Ve République. En effet, on peut voir que c'est une demande rare : même en mai 1968 la gauche et François Mitterrand, pourtant vindicatif à l'égard du pouvoir n'avaient pas explicitement demandé celle du Général de Gaulle.

Le FN, spécialiste de l'appel à démissionner

Pourtant, tout semble indiquer que le Front National s'est fait une spécialité de réclamer une telle démission. Ainsi, depuis François Mitterrand jusqu'à François Hollande, Jean-Marie puis Marine Le Pen ont  demandé le départ de tous les Présidents de la République. Chirac au moment de la victoire de la gauche plurielle en 1997, Nicolas Sarkozy lors de l'affaire Bettencourt-Woerth et François Hollande lors de la défaite des élections européennes de mars 2014 et de l'affaire Leonarda.

Cependant, il semblerait que le discours de la Présidente du Front National ait aujourd'hui évolué. En effet, mardi 2 septembre sur France Info, Marine Le Pen s'est dit prête à assumer une cohabitation, ce qui paraissait impensable il y a encore quelques semaines.

Marine le Pen prête à cohabiter

Dans le Monde également, celle-ci se déclarait en fin de semaine dernière "respectueuse des Institutions" et affirmait qu'elle ne "remettait pas en cause la légitimité du Président. "

Ainsi, aujourd'hui, la démission de François Hollande est essentiellement évoquée par des mouvements populaires et radicaux. Et de fait, en rompant avec l'histoire de son parti, Marine Le Pen rentre clairement dans le rang et accepte les règles du jeu républicain.

Une preuve supplémentaire qu'aujourd'hui le FN se pense comme un parti de gouvernement.

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