Histoires d'info. En 1981, le trou de la sécurité sociale était sur le point d'être comblé

Le trou de la Sécurité sociale, voilà plus de quarante ans qu’on en parle. Et on avait bien cru le combler définitivement. C’était il y a près de 40 ans. C’était en juillet 1979, le ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, Jacques Barrot, présente ses mesures pour ramener les comptes à l’équilibre à la fin de l’année 1980, soit juste avant la présidentielle de 1981. Daniel Bilalian sur Antenne 2 : "Cette fois, ça y est. Le gouvernement a delivré aujourd'hui l'ordonnance qui doit mettre un terme au déficit de la sécurité sociale, une maladie devenue chronique depuis plusieurs années." 

La gauche s'étrangle

L’esprit des mesures est resté le même jusqu’à aujourd’hui, à savoir augmenter les recettes et baisser les dépenses notamment de santé. La mesure qui fait le plus parler, c’est ce +1 % de la part salariale. Cette hausse est annoncée comme temporaire pendant 18 mois, c'est-à-dire qu'elle s'appliquera d'août 1979 à février 1981.

La gauche s’étrangle devant des mesures qui ne demandent aucun effort au patronat et en février 1981, la bonne nouvelle est annoncée sur France Inter : "Au moment où l'on supprime cette recette, les études montrent que la reconstitution de la trésorie de la sécurité sociale est pratiquement assurée..."

"Des gens malades ? Qu'ils guérissent !"

Ce retour à l’équilibre est bien précaire, en témoigne un nouveau creusement des déficits après l’élection de François Mitterrand qui avait clairement arbitré en faveur de la relance de la demande contre l’équilibre des comptes publics. Et si nous avions écouté l'avis éclairé de Daniel Prévost en 1986, qui savait comment combler le trou de la sécu ? "C'est très simple: il faut fermer les pharmacies, d'une part. Interdire sur tout le territoire les opérations chirurgicales. Mais alors, vous allez me dire: 'Prévost, vous êtes fêlé, vous êtes fou, il y a des gens qui sont malades !' Et à ça je vous réponds: qu'ils guérissent ! "

Le trou de la Sécurité sociale est sur le point... par franceinfo