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Histoires d'info. Des vidéos contre le terrorisme

Les caméras de surveillance datent de 1942, elles ont été mises au point par Siemens pour surveiller les sites de lancement des fusées V2. Elles se sont étendues en 1982 en Irlande du Nord.

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une caméra de surveillance à Radio France dans le hall.  (RADIO FRANCE / JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT)

Des caméras de surveillance intelligente pour prévenir une attaque telle que celle de Marseille dimanche 1er octobre, c’est probablement la dernière étape d’une "technologisation" du contrôle de l’espace public.

Ces caméras étant censées être capables de déceler des sons et des mouvements suspects. Des caméras qui plus est capables de donner des informations immédiates sur les personnes filmées. Si on parle de dernière étape, c’est parce que la surveillance de l’espace public par des caméras est une tentation très ancienne, sans revenir au premier système de vidéosurveillance, celui mis au point par Siemens dans l’Allemagne nazie en 1942 pour surveiller les sites de lancement ultrasecurisés des fusées V2. A grande échelle, tout a commencé de manière plus pacifique, voici les actualités françaises en 1965 :  "La circulation de surface n'échappe déjà plus à l'électronique. La préfecture de police a inauguré cette année la surveillance télévisée des points névralgiques de la capitale."

La vidéo surveillance naît en Irlande du Nord

Aux Etats-Unis dès la fin des années 1960, dans la foulée des grandes émeutes de 1968, on se dote de caméras de surveillance pour lutter contre la criminalité. Des caméras qui ne peuvent enregistrer et qui ne sont donc pas très utiles. L’usage des caméras pour lutter contre le terrorisme est né en Europe, en Irlande du Nord, où l’IRA agit : "Une patrouille de police dans le plus grand quartier de Belfast. C'est ici que la lutte contre le terrorisme est la plus renforcée. A tout instant, un incident peut arriver. C'est un fait, la population de ces quartiers vit en liberté surveillée. Tout indice suspect est transmis, enregistré. 'Contrôle' , le mot revient souvent dans la bouche de l'inspecteur Finley qui affirme qu'il s'agit là d'un simple centre de circulation routière. Pourtant les ordinateurs ne s'occupent pas seulement des problèmes de lignes continues mais aussi et toujours de la chasse aux terroristes. De ce fait à tout instant on est en mesure de savoir où se trouve tel habitant et la méfiance est si développée que chaque individu est susceptible de se retrouver fiché."

La vidéosurveillance se développera très vite dans les années 1990 en France pour lutter contre la criminalité. Globalement les études sérieuses démontrent l’inutilité de ces systèmes pour lutter contre les désordres, notamment en raison de la difficulté humaine de traiter toutes ces images. D’où l’idée de ces caméras intelligentes qui repéreraient les mouvements suspects et alerteraient les forces de police. Et toujours ce débat qui décidément marque ce début de millénaire : liberté ou sécurité ? Que faut-il préférer ?

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