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Marseille : ce qu'il faut retenir de l'attaque qui a fait deux morts à la gare Saint-Charles

L'assaillant a été abattu par des militaires de l'opération Sentinelle. La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête, ouverte pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste". Dans la soirée, le groupe Etat islamique a revendiqué cette attaque. 

Article rédigé par franceinfo
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Un homme a été abattu à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 1er octobre 2017, après avoir tué deux passants dans une attaque au couteau, perpétrée près de la gare Saint-Charles. (BERTRAND LANGLOIS / AFP)

Deux femmes sont mortes, dimanche 1er octobre, lors d'une attaque au couteau à la gare Saint-Charles, à Marseille, a annoncé le préfet de police. L'assaillant, lui, a été abattu par des militaires de l'opération Sentinelle. La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête, ouverte pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste" et "tentative d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique". Le groupe Etat islamique a revendiqué cette attaque par le biais de son agence de propagande, dans la soirée. Franceinfo détaille ce que l'on sait de cette attaque.

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Que s'est-il passé ?

Dimanche vers 13h45, un homme armé d'un couteau a attaqué des passants dans la gare Saint-Charles, à Marseille. "En sortant du train, j'ai vu des hommes qui couraient partout, au loin, avec des armes d'assaut, raconte un témoin, contacté par franceinfo, auteur d'une photo prise dans la gare et postée sur Twitter.

"On nous a guidés dehors : la sécurité, des policiers, des militaires qui hurlaient nous ont dit 'Passez par là'. J'ai entendu un militaire dire que c'était une attaque au couteau."

"Je venais d'arriver dans la gare et là tout le monde courait, a expliqué Hajar, contacté par franceinfo. Les gens à la terrasse couraient à l'intérieur en criant : 'Courez, évacuez'. Et puis j'ai vu une dame par terre, ils lui faisaient un massage cardiaque, les militaires disaient aux gens de partir." "On a entendu deux coups de feu, a poursuivi Hajar, c'est ce qui a déclenché la panique. Les gens sortaient de la salle d'attente, disaient 'courez, ne restez pas dans la gare !'"

Mélanie, jointe par franceinfo, explique qu'elle se trouvait sur le parvis de la gare au moment de l'attaque : "Il y avait un groupe de personnes assises sur un des bancs, à environ 100-150 mètres de moi. J'ai entendu des cris et vu un homme qui était assis sur le banc tomber à terre. J'ai entendu l'attaquant avec un couteau crier 'Allahou Akbar !', et je l'ai vu essayer d'attaquer d'autres personnes."

Le ministre de l'Intérieur a révélé un détail qu'il qualifie d'"étrange". "La personne [l'assaillant] commence par commettre le crime sur une première personne puis elle s'enfuit et ensuite elle revient sur ses pas pour tuer la seconde personne. C'est un élément d'interrogation en ce moment", a déclaré Gérard Collomb face à la presse. Ensuite, "il va vers les militaires Sentinelle qui courent vers lui parce qu'ils ont été alertés par les cris de la foule (...) les militaires font des sommations et c'est à ce moment là qu'ils tirent sur la personne et l'abattent".

Qui sont les victimes ?

Il s'agit de deux femmes, selon les informations obtenues par franceinfo. La première a été touchée à la nuque et dans le dos, la seconde au thorax et à l'abdomen. L'une d'entre elles est âgée d'une vingtaine d'années, selon une source policière jointe par France 2. On ignore pour le moment l'identité de ces deux victimes.

L'assaillant, lui, a été abattu par des militaires de l'opération Sentinelle, a précisé le procureur de la République, Xavier Tarabeux.

Que sait-on de l'assaillant ? 

L'agresseur, âgé d'une trentaine d'années, a été identifié par ses empreintes. Selon les informations de France 2, il était connu des services de police sous sept identités différentes pour une dizaine de faits de délinquance mineurs de droit commun. Mais il était inconnu des services antiterroristes et non fiché S. 

Il était armé d'un couteau de boucher, et était en possession d'un deuxième couteau. Avant de mourir, il a été menotté par des policiers en civil ayant fini leur service. 

Quelles pistes sont privilégiées ? 

Le parquet antiterroriste s'est saisi des faits survenus à Marseille et a ouvert une enquête de flagrance des chefs "d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste, tentative d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle". Les services saisis sont la DCPJ et la DGSI, a précisé le parquet de Paris.

De son côté, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb est resté prudent, lors de sa déclaration devant la gare : "Cet acte pourrait être de nature terroriste, mais à cette heure, nous ne pouvons pas l'affirmer." Dans la soirée, le groupe Etat islamique a revendiqué l'attaque, dans un communiqué publié sur son agence de propagande Amaq et relayé par le centre américain de surveillance des sites jihadistes SITE. 

Quelles sont les réactions ? 

Sur Twitter, le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, s'est dit "profondément indigné par cet acte barbare, en peine avec les familles et les proches des victimes de Marseille"La ministre des Armées Florence Parly a de son côté salué le "professionnalisme" des militaires qui ont abattu l'agresseur de la gare Saint-Charles à Marseille et souligné la "contribution" de l'opération Sentinelle à la "sécurité des Français".

Sur Twitter, le président LR de la région Paca, Renaud Muselier, a lui aussi déploré "un acte barbare". "Marseille pleure avec ses pauvres victimes. L'assassin aussi répugnant que ses motifs", a écrit le député de Marseille et chef de file de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon. De son côté, Marine Le Pen, présidente du Front national, a dénoncé "le terrorisme", qui est "un acte de guerre contre notre pays".

"La vraie liberté, c'est la sécurité", a tweeté la sénatrice PS des quartiers nord Samia Ghali, faisant le lien avec le projet de loi antiterroriste, qui "doit nous permettre d'être plus efficace". A Nice, une minute de silence a été observée à 21 heures avant le coup d'envoi du match de championnat de L1 entre Nice et l'OM. 

Quelle situation à la gare de Saint-Charles ?

Le quartier a été bouclé, dimanche dans l'après-midi, et le trafic SNCF totalement interrompu. Il a repris partiellement vers 17h30. 

A la demande des autorités, la SNCF a "invité tous les voyageurs" au départ ou à destination de la cité phocéenne, "à reporter leur voyage à une date ultérieure". "Dans la panique du moment, beaucoup de valises ont été abandonnées sur place, il nous faut donc toutes les vérifier, plan Vigipirate oblige", a-t-on précisé de même source.

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