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Histoire de folles rumeurs. Comment les Russes utilisent rumeurs et fake news contre leurs voisins au quotidien

Franck Cognard revient sur une fausse information donnée par les Russes expliquant que les soldats de l'Otan avaient laissé des déchets lors de manoeuvres en Lettonie.

Article rédigé par franceinfo - Franck Cognard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Le drapeau russe flotte devant une des hautes tours du Kremlin, à Moscou. Photo d'illustration (KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP)

En septembre 2017, le site d'informations russe Sputnik titre : "La honte". La honte et le scandale parce que des soldats de l'Otan, alors en manoeuvre en Lettonie, ont laissé derrière eux des kilos d'immondices dans la forêt d'Adazi. Avant d'être exposée sur Sputnik, l'info débordait déjà sur les réseaux sociaux lettons. Très vite, un autre titre tourne : "Canadian pigs", comprenez "des cochons de soldats canadiens", que l'on désigne donc comme responsables du dépotoir. Sauf qu'en regardant mieux les photos, en zoomant sur les bouteilles en plastique qui jonchent le sol, la marque de l'eau minérale apparaît. Et c'est une marque non distribuée en Lettonie, mais uniquement en Russie.

La manipulation n'a donc pas pris. Mais régulièrement, la Lettonie, comme les autres pays baltes, anciennes républiques soviétiques, est la cible de la désinformation russe. L'objectif du Kremlin est de créer et d'alimenter un climat de défiance, de méfiance, de ressentiment envers ce ramassis d'incapables du gouvernement de Riga, qui méprise ses citoyens, surtout les russophones qui représentent un quart de la population lettone.

La manipulation de l'information fait partie de la doctrine militaire russe aujourd'hui. L'armée comprend une très officielle division de la désinformation. Et puis il y a les sites relais, les amis sur les réseaux sociaux. Pourfendeuse de fake news à la russe, la journaliste lettone Rita Rudosa remarque que la télé "kremlinolatre" Russia Today sait très bien alterner, pour appâter, les sujets "chatons mignons" et "état en ruine soumis à des puissances étrangères". Elle résume : "Si grâce à mon smartphone Google est dans ma poche, alors la Russie est dans ma poche."

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