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9 novembre 1917 : La Grande-Bretagne pour un foyer national juif en Palestine

Alors que la défaite de l'empire ottoman commence à se dessiner au Proche-Orient, chaque puissance cherche à rebattre les cartes de la région en sa faveur. Après avoir successivement promis une grande nation aux Arabes révoltés, un partage aux Français, les Britanniques surprennent leurs alliés en se prononçant pour la création d'un "foyer national juif" en Palestine.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Lord Balfour. (GALLICA / BNF)

En octobre 1915, le chérif Hussein de la Mecque appose sa signature aux côtés de celle du Haut-commissaire britannique en Egypte, Sir Henry MacMahon. Le Royaume-Uni promet la création d'un royaume arabe indépendant là où les Turcs se seront retirés, à l'exception de certaines zones, notamment en Syrie. C'est dans le cadre de cet accord qu'a agi Lawrence d'Arabie.

Mais en mai 1916, la même Grande-Bretagne prend le contrepied de cette promesse en négociant avec la France un accord secret dit Sykes-Picot. Il organise le partage de la région entre les deux grandes puissances. Les Arabes sont mis sous tutelle.

En novembre 1917, Londres avance une nouvelle pièce dans le jeu d'échec compliqué qui se joue sur les brisées de l'empire ottoman chancelant. En offrant un territoire qu'ils ne possèdent pas à une communauté, ils surprennent leurs alliés. Les Français, après quelques semaines de silence officiel, finiront par soutenir la déclaration du ministre des Affaires étrangères, Lord Balfour.

Avec cette déclaration, il ne s'agit pas de créer un Etat, mais un "foyer national juif" . Notion pour le moins floue. Le territoire retenu ne l'est pas moins. La Palestine de cette époque est une aire géographique peu précise et personne ne songe à se définir comme Palestinien.

Les réactions sont peu favorables . Les Arabes, qui avaient eu vent de l'existence des accords Sykes-Picot sans en connaître la teneur exacte, sont furieux. Les assurances britanniques sur le respect des droits des "collectivités non-juives" ne leur suffisent pas. Au sein de la communauté juive elle-même, l'unanimité n'est pas au rendez-vous.

Les sionistes, à la suite de Théodore Herzl, applaudissent . Depuis quelques décennies déjà, ils militent pour la création d'un Etat juif. Mais sur 12 millions de juifs dans le monde, seuls 130.000 suivent le mouvement sioniste. Beaucoup d'autres estiment à l'inverse, comme Sir Edwin Montagu, grande figure politique anglaise, que cette décision n'aboutisse à l'expulsion des juifs d'Europe et à la création d'un "ghetto du monde".

La Grande-Bretagne honorera cet engagement et dépêchera Heim Weizmann en Palestine en 1918 pour jeter les bases de ce foyer national. En 1920, la région passe sous mandat britannique. Cette même année ont lieu les premiers soulèvements anti-juifs en Palestine.

 

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