24 octobre 1916 : les Français reprennent Douaumont
Rarement une attaque aura bénéficié d'un tel niveau de préparation. Les poilus qui vont devoir s'aventurer sur les contreforts de Douaumont se sont même entraînés sur un terrain reconstitué, calqué sur celui du fort. Les gares les plus proches de Baleycourt et de Landremont ont été aménagées et les trains y déchargent des munitions de manière intensive : 500.000 tonnes de matériels et de munitions sont stockés aux abords de Verdun. Les pistes et les routes alentour sont aussi rénovées.
Le terrain lui-même est aussi minutieusement aménagé : les lignes sont approfondies et transformées en parallèles de départ comme Vauban les aurait aimées. D'anciens blockhaus sont reconstruits, d'autres créés, notamment pour les postes de commandement. Des liaisons téléphoniques sont tirées jusqu'aux premières lignes.
Mais surtout d'impressionnants monstres trapus sont acheminés sur le secteur : des obusiers de 400 mm, rares dans l'armée française. Vers 8h le 23 octobre, ils commencent à cracher leurs énormes projectiles. A 12h30, la superstructure du fort de Douaumont est transpercée par leurs obus. L'un d'eux explose dans l'infirmerie, tuant 50 soldats allemands. Dix minutes plus tard, un autre détruit une casemate et ensevelit tous ses occupants. Peu après, la poudrière est touchée. Un incendie se déclenche, les couloirs s'emplissent de vapeurs toxiques. Ceux qui n'ont pas leurs masques à gaz meurent dans d'atroces convulsions. Entre 4 et 5h du matin, les défenseurs évacuent le fort avec leurs blessés. A 11h40 le 24, les soldats français sortent de leurs parallèles de départ...
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