11 novembre 1918 : l'armistice et la paix
La guerre était perdue . Tous les dirigeants allemands, civils ou militaires, le savaient depuis l'été. L'échec des dernières grandes offensives de 1918 avait enterré tout espoir de victoire. Si la guerre dure encore deux mois, c'est en partie parce que chacun tente d'éviter la responsabilité de la défaite. Mais quand éclate la révolution qui va renverser la monarchie allemande, les jeux sont faits.
Pendant que sur le terrain, les Français lancent d'ultimes attaques , les Allemands tentent de traiter avec le président américain Wilson, dont les troupes ont définitivement fait pencher la balance. Durant la première semaine de novembre, des mutineries touchent l'armée allemande. Soldats et surtout marins refusent désormais d'aller se faire tuer pour une cause entendue.
Et le 5 novembre, c'est l'émetteur-récepteur de la Tour Eiffel qui reçoit une demande d'armistice du QG allemand de Spa, en Belgique. Les négociations commencent deux jours plus tard. Deux trains sont acheminés en secret dans la forêt de Compiègne, sur des rails qui servaient aux canons à longue portée tirant sur les lignes allemandes, quand elles étaient là : un train pour les Français, emmenés par Foch et un pour les Allemands, conduits par Matthias Ertzberger, représentant officiel de Berlin.
En fait de négociations, les Allemands sont priés d'accepter un document leur imposant les conditions que Français, Britanniques Italiens et Américains ont difficilement définies. Il faudra la chute du Kaiser le 9 novembre pour produire cet effet. Le nouveau gouvernement demande aux représentants d'en finir rapidement et les conditions sont acceptées. A 5 h du matin, le document est signé. A 11h, l'armistice entre en vigueur. Et les vainqueurs n'ont pas attendu ce moment-là pour laisser exploser une joie à la mesure de quatre ans d'épreuves qui se seront soldés par neuf millions de morts, dont 1,4 en France et deux en Allemagne.
Au-delà de la joie, le bilan matériel est aussi très lourd pour la France : trois millions d'hectares ravagés, 800.000 maisons détruites, une économie sinistrée, une démographie étranglée. Un pays exsangue et épuisé.
Et cette hécatombe unique dans l'Histoire n'a pas soldé les comptes . Les négociations diplomatiques vont bientôt jeter du sel sur les plaies. Et de retour dans leurs foyers, les militaires allemands estiment n'avoir pas été battus. Recherchant le calme et les suffrages les politiciens entretiennent cet esprit. Un homme, caporal durant le conflit, est particulièrement habité par ce sentiment. Il ne va pas tarder à en convaincre d'autres. Il s'appelle Adolf Hitler.
Pour aller plus loin sur internet :
-Pierre Miquel : le 11 novembre 1918
Les grands entretiens (5’51’’) sur le site France TV éducation.
Images rares extraites des collections de l'Atelier des archives sur Youtube (1’19’’). - La convention d’armistice du 11 novembre 1918
Sur le site Service historique du Ministère de la défense. - Novembre 1918 : l’Armistice est signé
Sur l’établissement de communication et de production audiovisuelle de la défense (ECPAD). - Novembre 1918 : mettre un terme à la guerre
Photo sur le site l’Histoire par l’image. - Intervention de M. Georges Clemenceau, président du Conseil des ministres, ministre de la guerre annonçant à la Chambre des députés les termes de la convention d'armistice signée le matin même, à Rethondes
Sur le site de l’Assemblé nationale.
Bibliographie :
Bibliographie proposée par Maria Contreras, de la bibliothèque de Radio France. - L'armistice du 11 novembre 1918 : objets, documents et souvenirs du patrimoine militaire, Gourcuff Gradenigo, 2008 [ill. coul.] - 11 novembre : du souvenir à la mémoire , Rémi Dalisson, Armand Colin, 2013 - Ce jour-là, la Victoire : 1918 , Claude Dufresne, Perrin, 1988 - 11 novembre 1918 , Marc Ferro, Perrin, 2008 [photo. nb.] - Le 11 novembre 1918 : la 11 e heure du 11 e jour du 11 e mois , Patrick de Gmeline, Presses de la Cité, 2014 - Le 11 novembre , Jacques Meyer, Hachette, 1964 - L’Armistice du 11 novembre 1918 , Henri Mordacq, Plon, 1937 - L'Armistice de Rethondes, 11 novembre 1918 , Pierre Renouvin, Gallimard, 1968
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