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Universités : l'exemple anglais

Et si l'exemple venait de la Grande-Bretagne ? Pour l'avenir de la fac en France, pourquoi ne pas s'inspirer du modèle anglais ? C'est ce que suggère Arnaud Vaissié.
Article rédigé par Emmanuel Langlois
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
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Le Français vit à Londres depuis 11 ans. Avec un ami médecin, il a créé la société, International SOS, devenu leader mondial de l'assistance médicale avec 6.000 collaborateurs et une présence dans 60 pays. Il est aussi l'auteur de " l'Université et la recherche : moteurs de la création d'entreprise " aux éditions Vocatis.

En Angleterre, raconte Arnaud Vaissié, l'université a fait sa mutation il y a plus de 20 ans, pendant les années Thatcher : " L'université anglaise qui était un peu poussiéreuse et mise de côté sur le plan international est aujourd'hui vue de façon très positive à travers le monde, et celle qui attire le plus d'étudiants étrangers. "

Signal fort : en 1986, le gouvernement britannique a transféré la propriété des droits intellectuels de l'Etat aux universités, qui ont ainsi pu commercialiser leurs brevets et prendre des participations dans les entreprises. " En France, le problème, c'est que les commerciaux ne connaissent que des commerciaux, les matheux que des matheux, les médecins ne se voient qu'entre médecins " explique Arnaud Vaissié.

L'avantage de l'Angleterre, mais aussi du système universitaire de la plupart des grands pays, c'est que ce sont des systèmes où les étudiants partagent des filières complètement différentes : le philosophe est à côté du médecin, est à côté du mathématicien et du biologiste, ça crée une richesse extraordinaire. "

Suivant la même logique, l'essai propose aussi d'associer les chercheurs à la création et au développement des entreprises. A l'instar des pôles américains comme San Francisco et Boston, entre 2000 et 2007, les six universités britanniques les plus actives ont donné naissance à plus de 200 entreprises.

" Le concept du chercheur à vie n'existe pratiquement plus, constate Arnaud Vaissié. La France devient l'exception dans ce domaine. En Angleterre comme dans la plupart des pays, la plupart des contrats de chercheurs sont des contrats de 5 ans renouvelables, l'obligation de publication et de résultat est très forte. Les chercheurs doivent être comme les autres cadres ou cadres supérieurs de la société française, des gens soumis à des contrôles de résultats et à des obligations. "

Reste que pour prétendre entrer dans la compétition mondiale, les Français devront se mettre aux langues étrangères. Au regard des standards internationaux, 85% des bacheliers ont un niveau qui leur permet tout juste d'utiliser l'anglais pour voyager.

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Le Cercle d'Outre-Manche

International SOS

Retrouvez cette chronique sur Vivre à l'Etranger, le site de la mobilité internationale du groupe Studyrama.com

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