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Sophie Lataillade dirige l'Alliance française d'Oulan-Bator

Partie il y a plus deux ans pour la Mongolie, Sophie Lataillade, née à Port-de-Lanne, dans les Landes, s'étonne tous les jours de la mutation d'un pays dont l'âme nomade a bien du mal à se faire à la modernité et à la globalisation.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Elle
n'a pas hésité un quart de seconde. Lorsque l'annonce est tombée, Sophie Lataillade a postulé tout de suite. Depuis son arrivée à
Oulan-Bator en 2010, elle n'a pas été déçue ! "C'est une ville
en pleine effervescence, en changement permanent, visible à vue
d'oeil. Il y a un développement éffréné dans la construction,
grâce à des initiatives privées. Mais pour la redistribution à la
population, ça prendra encore quelques années
."

Ces
richessses ne tombent pas du ciel mais du sous-sol de la Mongolie
.

Des explorations ont en effet montré que le pays possédait les plus
importantes réserves de cuivre et de charbon au monde, sans compter
les mines d'or. A l'Alliance française, que fréquentent surtout de
jeunes artistes, l'euphorie est plus mesurée : "Certes, tout
le monde se réjouit de la croissance qui s'annonce
, constate Sophie
Lataillade, jeune femme blonde et pétillante de 35 ans, mais c'est
très difficile à vivre au quotidien, l'inflation est dramatique
pour beaucoup de familles
." Signe de cet engouement en tout
cas, le nombre d'étudiants mongols inscrits aux cours de français a
plus que doublé en un an à l'Alliance. "Le plus intrigant,
s'étonne la directrice, c'est l'attrait de nouveaux publics, jeunes
actifs, entrepreneurs et directeurs commerciaux
." Reste que la
population mongole pourrait bien y perdre son âme. "Pour eux,
tout ce qui a trait à la terre est sacré. Et ils ne conçoivent pas
que les exploitations minières défigurent le paysage
."

Sur
les traces de son grand-père

Née
à Port-de-Lanne, petit village des Landes entre Bayonne et Dax,
Sophie Lataillade a préparé à Bordeaux sa licence en russe et
hongrois. "Mon parcours est très lié à la mémoire de mon
grand-père paternel. Il avait été déporté à Gdansk, en Pologne,
en 1942, et s'est retrouvé au milieu de jeunes gens de toute
l'Europe. J'ai toujours été bercée par cette culture slave et
russe
." A 20 ans, la jeune femme part donc enseigner deux ans
le français en Hongrie avant de revenir préparer un Master en
sciences politiques et un stage à la Commission européenne à
Bruxelles. Suivra la mise en place de formation à l'ENA à
Strasbourg, puis auprès des services du Premier ministre, à la
direction de l'administration et de la fonction publique : "Je
travaillais sur la négociation de contrats cadre entre la France et
les nouveaux Etats des Balkans entrants dans l'Union européenne
. "
A Oulan-Bator, son compagnon a rejoint Sophie l'an dernier. Français
et citoyen du monde, il a comme elle vécu surtout à l'étranger, au
Portugal, en Turquie et en Bulgarie. Elle ne pouvait pas trouver
mieux pour l'accompagner en Mongolie !

Lui
écrire

Aller plus loin

L'Alliance française de Mongolie à Oulan-Bator

Retrouvez ce portrait dans le magazine régional d'informations Objectif Aquitaine

Retrouvez ce portrait dans le livre "S'expatrier, vous en rêvez, ils l'ont fait !", 100 portraits d'expatriés français aux éditions Studyrama

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