S'installer au Québec : mythes et réalité
Entretien avec Christina Gierse, rédactrice en chef du site Vivre à l'étranger. Partir au Québec pour faire carrière, est-ce vraiment une bonne idée ?
Faire
une carrière intéressante oui. Gagner systématiquement plus, non. Le niveau de
rémunération au Québec est en général inférieur de 15 à 20 % à celui
pratiqué en France. Mais si l'on raisonne en termes de niveau de vie, avec un
salaire de cadre moyen, on s'en sort mieux au Québec qu'en France. La culture d'entreprise est basée sur le mérite et
non sur l'ancienneté. On peut donc évoluer plus facilement.
Quels sont les métiers qui
recrutent ?
Les
professions de la santé, l'ingénierie civile, les technologies de
l'information, le service à la clientèle, la restauration et l'administratif.
On recherche aussi des scientifiques et
techniciens. Le secteur des services reste le plus actif avec environ 70 % des
emplois.
La qualité de vie de vie au Québec est-elle meilleure ?
Oui. Pour le logement, la différence entre Paris et Montréal
varie de 10 à 25 % en faveur de Montréal. Parmi
autres les bonnes surprises il y a les grands espaces, la nature, des
magasins ouverts tard ainsi que le dimanche, des rapports humains beaucoup plus
informels. Au niveau travail, le
management moins vertical qu'en France génère des rapports moins tendus ce qui est très agréable. Quant au
froid, il parait qu'il se vit très bien car tout est organisé en fonction.
D'après les Québécois, on souffre moins du froid à Québec qu'a Paris car chez
nous l'isolation thermique des bâtiments laisse encore à désirer.
Quelles sont les idées fausses sur le Québec ?
Le Québec n'est pas une France bis , une petite France en Amérique ! Souvent, les
gens partent avec plein de clichés : Céline Dion, les caribous, le sirop
d'érable, et j'en passe ! Un livre paru récemment et intitulé le
" Guide de survie des
Européens à
Montréal " revient
là-dessus. L'auteur indique qu'en arrivant, il a vécu un véritable choc des
cultures. D'après lui, le Québécois est certes facile d'approche et gentil, mais il est loin d'être simple. Derrière ce qui peut paraître comme une apparente simplicité se cacheraient des
blessures mal cicatrisées comme la domination anglo-saxonne et la blessure
laissée par ce qui a été vécu comme un abandon du pays par la France.****
** Cela a-t-il un impact sur l'accueil des Français ?**
Oui, il y aurait un début de rejet face au grand nombre de
Français qui débarquent comme s'ils étaient en terrain conquis, avec arrogance
et des mœurs jugés prétentieux. Le Québec est un pays de classe moyenne, qui
déteste les grands débats stériles et l'accent parisien. Vous voilà
prévenus !
Aller plus loin
Retrouvez ce dossier sur Vivre à l'Etranger, le site internet de la mobilité internationale
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