Incentive à Prague
Il
en a encore aujourd'hui la chair de poule, de cet orchestre philarmonique de 50
musiciens qu'il avait convoqué voici quelques années dans une grande salle de
Prague, pour les 300 commerciaux et techniciens d'un manufacturier français de
pneumatiques. "A part le client, personne n'était au courant. On avait
tout organisé de A à Z, détaille le jeune homme, on avait acheté les partitions
et l'orchestre a joué pendant 2 heures des musiques de films
d'espionnage. C'était le thème choisi pour le séjour." Au même chapitre,
Nicolas Marty se souvient de cette soprano invitée, elle aussi dans le plus
grand secret à entonner, un Ave Maria, l'église Saint-Nicolas de Prague au
passage soi-disant fortuit d'un autre groupe de clients.
L'" incentive ". Le tourisme d'affaires, joue la carte de la
surprise. "On scénarise, on se réinvente tous les jours, on ne vient plus
visiter une ville mais y vivre un moment de magie qu'on n'aurait pas en venant
en individuel, son guide à la main."
Standards
européens
Nicolas
Marty, né en Touraine mais grandi à Saint-André-de-Cubzac, près de Bordeaux,
grâce à la mutation de son père, cheminot dans le Sud-Ouest, a trouvé depuis 7
ans maintenant en République tchèque sa vie rêvée. Même si les débuts n'ont pas
été faciles. "Je suis arrivé en 2004, le jeune homme de 36 ans, à peine
plus de 10 ans après la sortie du bloc communiste. Prague s'ouvrait tout juste.
Il fallait trouver et qualifier des hôtels, des restaurants. "Aujourd'hui, grâce à l'apport de managers allemands, suisses ou anglais (2.000
expatriés y vivent), Prague a rejoint les standards européens. A 1h20 de vol de Paris (et à
peine plus de Bordeaux avec l'ouverture récente d'une ligne directe par Czech
Airlines), la ville est rapide d'accès. Sa société, Dizak Ketex Travel,
accueille ainsi 10.000 clients chaque année, essentiellement des francophones,
pour un chiffre d'affaires De 4 millions d'euros. "On a aussi bénéficié
en 2011 de l'effet "révolutions arabes". Un chef d'entreprise ne
prendra pas le risque d'envoyer ses équipes dans un pays instable."
Sur
la Colline du vin
Diplômé
en développement et économie locale à l'université de Bordeaux 4, Nicolas Marty
a commencé comme consultant auprès de collectivités publiques à Bruxelles puis
Dijon. "En cours, je m'étais rendu compte que le développement d'un
territoire passait à 90% par le tourisme." Suivra une expérience chez
Fram à Toulouse puis la République tchèque, un peu par hasard. Le Français
emploie aujourd'hui 8 personnes à Prague. Marié à une Béglaise, père d'une
petite Magdalena née à Prague, le couple vit à l'écart des circuits touristiques,
dans le quartier résidentiel de de Vinohrady, littéralement la "Colline
du vin". Difficile de faire mieux en venant de Bordeaux !
Aller plus loin
Sa
société, Dizak Ketex Travel
Retrouvez ce portrait dans le livre "S'expatrier, vous en rêvez, ils l'ont fait !", 100 portraits d'expatriés français aux éditions Studyrama
Retrouvez ce portrait dans le magazine local d'informations Objectif Aquitaine
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