Français du monde. Rentrée inédite pour les lycées français de l'étranger
Malgré la fermeture ponctuelle de nombreux établissements, la rentrée s'est "bien passée", se félicite le gouvernement. Au Liban, la rentrée aura finalement lieu demain. Elle a été décalée après les explosions à Beyrouth début août
"Le réseau a fait preuve de résilience", assure Jean-Baptiste Lemoyne. Le secrétaire d'Etat à la Francophonie a rappelé l'adoption par le gouvernement d'un "plan massif avec une aide de 100 millions d'euros" débloquée au printemps.
Alors que les autorités redoutaient une perte de 12 000 élèves dans les établissements homologués, les effectifs sont quasiment stables, en recul de 0,8%, soit - 2 600, car la baisse du nombre d'élèves français (de près de 5%) a été partiellement compensée par la hausse du nombre d'élèves étrangers. Le secrétaire d'Etat a rappelé qu'au pire moment de l'épidémie, "520 des 522" établissements français homologués avaient dû fermer.
Les établissements français de l’étranger se sont rapidement organisés dès le début du confinement, comme à l’école Victor Hugo de Florence, en Italie. Maria Martino, la proviseure : "Nous, nous avons mis en place des cours sous forme de présence du professeur de l’autre côté de l’écran en visioconférence avec des durées et des fréquences plus ou moins réduites ou importantes selon l’âge des enfants, parce qu’on ne peut pas imaginer qu’un enfant de maternelle passe sa journée devant un écran d’ordinateur avec la maîtresse de l’autre côté, c’est très difficile."
En cette rentrée, "près de 70% des établissements du réseau ont pu accueillir des élèves dès la première semaine de septembre", dont la moitié "totalement en présentiel", "un quart sur le mode de l'enseignement à distance et un autre quart sur le mode hybride", s'est félicité M. Lemoyne. Selon le directeur de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) Olivier Brochet, la baisse des effectifs a été plus forte pour les enfants d'expatriés, particulièrement en Asie, Amériques et Afrique, car "beaucoup attendent de voir les conditions de scolarisation qu'ils trouveront avant de partir". Mais globalement, les effectifs ont "moins baissé" que redouté sur l'Asie, "sont stables en Europe" et ont augmenté sur le Maghreb, tirés par des plans de développement en Tunisie et Maroc.
Familles fragilisées
La crise du Covid-19 a eu un impact fort sur la situation économique de nombreuses familles qui se sont retrouvées "fragilisées", et cela s'est répercuté sur les établissements scolaires, a souligné M. Lemoyne. Au pic de la crise, certains ont dû rembourser ou réduire les frais de scolarisation. Le plan de soutien étatique a consisté en 50 millions d'euros en bourses scolaires supplémentaires pour les enfants français (avec assouplissement des critères d'attribution), et 50 millions "pour aider les familles étrangères" qui constituent les deux tiers des élèves.
En outre, une attention particulière a été accordée aux écoles françaises au Liban qui, avec 53 établissements homologués et 61 000 élèves,"représentent le premier réseau au monde", a souligné M. Lemoyne. Selon lui, 32 écoles françaises ont été touchées par l'explosion dévastatrice de début août à Beyrouth. Un plan d'urgence a été mis en place avec 10 millions d'euros pour aider financièrement les familles françaises et étrangères à scolariser leurs enfants, et 7 millions pour la réhabilitation des établissements. La rentrée n'est prévue que demain et les autorités françaises espèrent que la baisse des effectifs sera limitée à 4%, prévus pour le moment.
Aller plus loin
L'AEFE, l'agence pour l'enseignement français à l'étranger
Le lycée français Victor Hugo de Florence
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