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États-Unis : le Texas a la cote

Poussés par des incendies à répétition sur fond de réchauffement climatique et des tarifs immobiliers hors de prix, de plus en plus d’Américains quittent la Californie pour les grandes étendues du Texas, plus au sud. Reportage à Dallas.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Langlois
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Vue panoramique sur la ville de Dallas depuis la plateforme de la Reunion Tower, une tour d'observation de 171 mètres. Sébastien Archambault :"Ça a été un gros bol d'air frais d'arriver à Dallas après quatre ans à New York où c'était un peu fermé. Il n'y avait pas de vision longue à cause des buildings."  (EMMANUEL LANGLOIS / RADIO FRANCE)

Houston, Austin, Dallas… Depuis 20 ans, le Texas connaît un boom économique sans précédent. L’État du sud est devenu l’endroit par excellence où s’installer aux États-Unis. 

Ici, il y a de l’emploi, les risques climatiques sont réduits et le niveau de vie est plus accessible que sur les côtes. Patrick Esquerré vit depuis des années à Dallas. Le Français a fondé la chaîne de boulangeries et salons de thé "la Madeleine". Il constate lui aussi les changements.

"Il y a une chose extraordinaire depuis 10/15 ans, c’est que les villes redeviennent très vertes. Ils plantent des arbres partout et dès qu’il y en a un, on le respecte, on construit la maison autour de l’arbre. Ça devient une ville extrêmement verte et nature, ça contraste avec le béton !" 

Patrick Esquerré

à franceinfo

Le parvis du Dallas Museum of Art (DMA), la principale institution culturelle de la ville. Si les mentalités changent, c'est que les Texans voyagent et que les touristes étrangers, en particulier européens, sont de plus en plus nombreux à Dallas, attirés par des musées et une architecture exceptionnels   (EMMANUEL LANGLOIS / RADIO FRANCE)

Médias, télécommunications, sciences de la vie, technologie financière et de l’environnement... Selon le cabinet d’audit Deloitte, une dizaine de compagnies du Texas figurent désormais parmi les 500 sociétés nord-américaines à la croissance la plus rapide. Le géant Samsung a choisi l'Etat du sud pour y construire une usine de fabrication de puces, évaluée à 15 milliards d’euros.

Vue "arrière" du nouveau siège mondial d'American Airlines, une ruche vibrionnante où travaillent plusieurs milliers de personnes, près de Dallas, Texas (Emmanuel Langlois)

L’État de la démesure

Quant aux d’emplois, il s’en est créé plus de 56 000 rien qu'en octobre ici, alors que le taux de chômage s’établissait à 4,2%. D’ici 2045, selon les projections, près de 7 millions de jobs pourraient voir le jour. Le secteur des services sera au cœur de cette croissance.

"Dallas, c’est beaucoup plus que la ville où JFK a été assassiné, et où la série avec JR et la famille Ewing a été créée, s’enthousiasme Patrick Esquerré. Aujourd’hui, elle pousse de façon merveilleuse avec tous les talents, que ce soit artistiques, high tech, industries quelles qu’elles soient, on a de superbes universités, parmi les plus actives des États-Unis." 

Vue de downtown, le quartier des affaires de Dallas, qui propose plusieurs restaurants tex-mex, des établissements conviviaux où déjeuner, ainsi que des pubs.  (EMMANUEL LANGLOIS / RADIO FRANCE)

Dans cet État, le plus grand des États-Unis après l’Alaska, tout est démesure. Les ranchs d’abord, qui peuvent couvrir quelques milliers d’hectares et qui demandent des jours à cheval pour en faire le tour.

Entre 2010 et l’an dernier, la population a augmenté de 4 millions au Texas pour atteindre 29 millions d’habitants, sur une surface 1,25 fois plus importante que la France.

Une maison du quartier branché Bishop Arts District de Dallas, connu pour sa vie nocturne éclectique, ses boutiques de mode chics et indépendantes, ainsi que ses œuvres d'art urbain colorées  (EMMANUEL LANGLOIS / RADIO FRANCE)

Deep Ellum, le quartier artiste

Beaucoup d’entre eux arrivent de Californie, où les incendies sont de plus en plus nombreux avec le changement climatique. D’autres arrivent des grandes villes de la côte Est américaine : New York, Boston ou Washington, où les loyers sont devenus hors de prix.

Les nouveaux arrivants plébiscitent en particulier les banlieues autour de Dallas, des zones relativement épargnées par la criminalité et regorgeant de logements d’écoles ou de restaurants à des tarifs abordables.

"Vous avez Deep Ellum, un quartier artiste, presque hippie, relax, détendu où tout le monde "aime tout le monde", détaille le Français.

Une fresque du quartier animé Deep Ellum, connu pour ses peintures murales aux couleurs vives, ses galeries d'art originales et ses salles de concert établies de longue date qui accueillent des groupes indépendants et de blues (EMMANUEL LANGLOIS / RADIO FRANCE)

"En périphérie de Dallas, des villages comme Pleno ou Richardson explosent. Ici, on circule sans problème alors que c’est épouvantable à Chicago ou Washington, et c’est moitié moins cher qu’à San Francisco !" 

Seul bémol : les politiques du Texas en matière d’avortement et de droits des personnes trans sont parmi les plus régressives des États-Unis et comme les impôts sont faibles, les services publics sont de bien piètre qualité.

Lui écrire : patrickesquerre@gmail.com

Patrick Esquerré à Dallas : "Ici, on circule sans problème alors que c’est épouvantable à Chicago ou Washington, et c’est moitié moins cher qu’à San Francisco !" (EMMANUEL LANGLOIS/FRANCEINFO)

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