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Expliquez-nous... Les pistes de réforme du permis de conduire

Alors que des moniteurs d'auto-écoles sont à nouveau mobilisés, à Paris, ce lundi 1er avril, contre la réforme envisagée du permis de conduire, focus de franceinfo sur les pistes de réflexion sur le sujet. 

Article rédigé par franceinfo - Emilie Gautreau
Radio France
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Le logo d'une auto-école, à Bordeaux.  (GEORGES GOBET / AFP)

Tout est parti du souhait, affiché il y a cinq mois par Emmanuel Macron, de réformer le permis de conduire, avec l'idée de le rendre plus rapide à obtenir mais surtout moins cher. L'enjeu concerne beaucoup de monde. La France compte plus de 12.000 auto-écoles. Le permis de conduire, c'est le premier examen de France en volume, avec 1,51 millions de candidats en 2017. Son coût moyen est de 1.600 euros. D'où d'importantes disparités dans l'obtention du permis selon le milieu social des candidats.

"74 % des jeunes dont les parents font partie des 20 % des ménages les plus aisés détiennent un permis de conduire contre 51 % chez les jeunes issus des 20 %
des ménages les plus démunis", soulignait, dans un rapport remis au premier ministre en février 2019, la députée LREM du Gard, Françoise Dumas. Et c'est précisément la remise de ce rapport qui a renforcé l'inquiétude des auto-écoles.

Le permis B délivré dés 17 ans ?

La députée, après avoir durant six mois rencontré les différents acteurs du secteur, a fait 23 propositions. Parmi lesquelles "expertiser" la possibilité d'une délivrance du permis B dés 17 ans pour les apprentis conducteurs ayant suivis la conduite accompagnée, ou encore intégrer le passage du permis de conduire - au moins sa partie théorique - au futur service national universel, dont la phase pilote doit débuter en juin prochain, avec une prise en charge par l'État. Une mesure jugée intéressante par le ministre de l'Intérieur.

Réduire les délais d'attente

Le rapport propose aussi d'augmenter le nombre de créneaux d'examens, pour réduire les délais d'attente, d'augmenter le nombre d'heures d'apprentissage sur simulateur électronique de conduite, ce à quoi le gouvernement s'est aussi dit favorable, de mieux faire connaître les aides au financement du permis ou d'améliorer la transparence des informations sur le coût de la formation via des "contrats types". Le Premier Ministre a indiqué, depuis, qu'un "comparateur du permis de conduire en ligne" serait bientôt mis en place.

La révision de l'agrément des auto-écoles

Autre proposition bien accueillie par Matignon, beaucoup moins par les auto-écoles : l'expérimentation de la possibilité donnée aux candidats de s'inscrire à l'épreuve pratique du permis directement en ligne. Proposition controversée, tout comme la révision de l'agrément des auto-écoles. L'idée serait de donner à cet agrément une portée nationale et non plus départementale. Actuellement, pour exploiter une auto-école, il faut, entre autres, obtenir un agrément préfectoral.

De leur côté, les auto-écoles estiment que c'est favoriser les plateformes d'apprentissage de conduite par internet, ces auto-écoles en ligne qui mettent en relation des candidats et des moniteurs indépendants, au statut d'auto-entrepreneurs et qui, effectivement, pour se développer, ont besoin d'un agrément national puisqu'elles interviennent potentiellement dans toute la France.

Les auto-écoles traditionnelles évoquent un risque "d'ubérisation de leur profession", et redoutent la disparition d'auto-écoles dans certaines zones, petites villes ou villages.

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