Expliquez-nous les "fake news"

La particularité d'une fake news, c'est de ne pas être juste une fausse information. Elle vise aussi à manipuler l'opinion.
Article rédigé par franceinfo - Antoine Jeuffin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des "fausses nouvelles" sur un écran d'ordinateur lors d'une campagne de désinformation , à Mulhouse, dans l'est de la France, le 1er décembre 2023. (SEBASTIEN BOZON / AFP)

Le terme de "fake news" désigne un anglicisme qui s'est largement développé, surtout depuis la campagne présidentielle américaine de 2016. Il a été utilisé majoritairement par le camp Trump pour discréditer ses adversaires. Si on traduit littéralement en français, ça donne "fausses informations", mais c'est une traduction insuffisante puisqu'ici "fake" en anglais, signifie truqué, trompé, qui induit en erreur. Selon l'Académie française, fake news veut dire : "contre-vérités, mensonges, ragots". La commission française d'enrichissement de la langue française conseille plutôt d'utiliser le terme "d'information fallacieuse" ou le néologisme infox, qui est la contraction d'"information" et "d'intoxication".

La volonté de tromper


La particularité d'une fake news, c'est de ne pas être juste une fausse information. Quand le gorafi, journal parodique, titre un article "pénurie de médicaments : le gouvernement recommande de mettre une gousse d'ail sous son oreiller", ce n'est pas une fake news. C'est si gros et fantaisiste, qu'il est évident de prendre cette info au second degré. Ce qui fait la fake news, c'est la volonté de tromper, en mentant, y compris par omission, en détournant une déclaration, une photo, un chiffre de son contexte. Le but peut être de séduire un électeur, discréditer un adversaire politique ou un ennemi.

La loi sur la liberté de la presse de 1881 punit la propagation de fausses nouvelles lorsqu'elles peuvent troubler l'ordre public. La loi du 22 décembre 2018 établit que pendant les périodes de campagne électorale, le juge peut faire cesser la diffusion d'une information uniquement si son caractère inexact ou trompeur est manifeste. Il y a aussi l'Arcom, l'ancien CSA, qui peut sanctionner un média qui diffuse une fake news. En juillet 2023, le gendarme de l'audiovisuel a ainsi infligé 500 000 euros d'amende à la chaîne C8, et son émission Touche pas à mon poste. Un invité avait relayé une théorie conspirationniste à l'antenne, sans être immédiatement démontée par l'animateur.

Les questions à se poser 

Pour s'en protéger et repérer les "fake news", il faut se poser plusieurs questions. Dans quel média l'a-t-on lue ? Est-ce qu'il est connu ? Quelle est sa réputation ? L'article est-il signé, le journaliste est-il reconnu ? Il faut aussi regarder la source de chaque information. Qui parle ? Qui est cité ? Il faut souvent plusieurs sources différentes pour qu'une info soit fiable. Il est nécessaire de faire attention aux titres sensationnalistes, au conditionnel, aux phrases telles qu’"une info qui pourrait être vraie", car elle pourrait aussi être fausse ! 

La règle d'or avant de partager un article, d'autant plus durant  la semaine de la presse et des médias à l'école du lundi 18 au 23 mars 2024, c'est "j'ai un doute, je vérifie, si je ne suis pas sûr, je ne partage pas".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.