Expliquez-Nous.... Le vaccin contre la grippe
Alors que l'épidémie de grippe s'intensifie en France, focus de franceinfo sur la façon dont est conçu le vaccin contre la grippe et sur les raisons pour lesquelles il est, selon les années, plus ou moins efficace.
Le vaccin contre la grippe utilisé cette saison a été pensé en début d'année dernière. C'est comme cela chaque année : il y a un décalage inévitable, de huit à dix mois, entre le moment où l'on imagine le meilleur vaccin possible et le moment où arrive l'épidémie de grippe suivante et où l'on peut mesurer l'efficacité du vaccin. Entre temps, d'un hiver à l'autre, il faut élaborer les vaccins qui seront administrés à des millions de personnes.
Les préconisations de l'OMS affinées chaque année
Le vaccin est fabriqué sur la base de données de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui travaille avec une centaine de centres nationaux dans le monde entier (143 centres dans 114 pays). L'OMS dispose par ce biais d'analyses de prélèvements. Les virus sont décryptés, séquencés. Les retours d'analyses permettent d'identifier quel type de virus circule à quel moment et à quel endroit. Les virus grippaux se répartissent en effet essentiellement en deux types : le type A (divisé en sous-groupes : principalement H1N1 et H3N2) et le type B.
Des virus susceptibles d'évoluer
L'OMS émet des préconisations sur la composition des vaccins pour l'hiver suivant - en février pour l'hémisphère nord, en septembre pour l'hémisphère sud - sur la base des derniers virus qui ont circulé. Plus les virus composant les vaccins correspondent à ceux qui circulent effectivement l'hiver suivant, plus les vaccins sont efficaces. Mais on ne peut pas anticiper quel sera le virus dominant ni la façon dont il évoluera, car les virus peuvent muter. Le vaccin actuel contient quatre types de virus : deux A et deux B, contre trois types de virus l'an dernier.
Le vaccin 2019 modérément efficace
L'efficacité du vaccin dépend des souches. Deux souches de type A circulent cette saison : la souche H1N1, pour laquelle, selon les dernières données de Santé publique France, le vaccin est efficace à 59% et la souche H3N2, qui touche davantage les personnes âgées, pour laquelle l'efficacité n'est actuellement que de 19%. L'efficacité du vaccin varie aussi selon l'âge et l'état immunitaire des personnes vaccinées. L'analyse de la nature et de l'évolution des virus actuels va permettre d'élaborer le vaccin pour l'année prochaine, les données étant, semaine après semaine, affinées et actualisées.
Même modérément efficace, le vaccin peut éviter de graves complications chez les personnes à risque. La saison dernière, près de 13 000 décès ont été attribués à la grippe (à 85% chez les plus de 75 ans). Moins de la moitié des personnes à risque avaient été vaccinées.
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