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Expliquez-Nous ce que signifie pour les Palestiniens la "Nakba"

Alors que de nouveaux affrontements entre Israéliens et Palestiniens sont redoutés en ce 15 mai, jour de commémoration de la "Nakba", focus de franceinfo sur ce que signifie ce mot et les événements auxquels il renvoie.

Article rédigé par franceinfo - Emilie Gautreau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Manifestation palestinienne, dans la bande de Gaza, à l'occasion de la commémoration de la Nakba, le 15 mai 2018 (ASHRAF AMRA / ANADOLU AGENCY)

La "Nakba", le mot, le concept renvoient à la proclamation de l'indépendance de l'Etat d'Israël le 14 mai 1948, alors que s'achevait le mandat sur la Palestine confié à la Grande Bretagne par la Société des Nations.

Six mois plus tôt, le 29 novembre 1947, l'Assemblée générale des Nations Unies avait proposé un partage de la Palestine en deux Etats, l'un juif, l'autre arabe, Jérusalem bénéficiant d'un statut de "territoire international".

La déclaration d'indépendance d'Israël entraîna, le 15 mai 1948, l'intervention des armées de pays arabes voisins.

On estime qu'avant et pendant cette guerre, entre novembre 1947 et juin 1949, 750.000 Palestiniens quittèrent ou furent expulsés de leurs villages.

C'est cet exil qui a donc été appelé la "Nakba": le désastre, la catastrophe. 

De la "Nakba" à la demande de "droit au retour"

Après la guerre, certains Palestiniens ont voulu faire valoir leur "droit au retour", défini en ces termes par la résolution 194 des Nations Unies, votée le 11 décembre 1948 : « il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins », ou de recevoir une compensation. 

La Nakba est commémorée chaque année, chaque 15 mai, par les Palestiniens, depuis 1998 où Yasser Arafat avait instauré une "journée de la Nakba".

La Nakba, enjeu mémoriel très contemporain

Aujourd'hui encore, ce qui s'est passé entre 1947 et 1949 fait l'objet de vifs débats politiques, historiques, historiographiques.

Pour certains historiens -et dirigeants- israéliens, les Palestiniens n'ont pas été contraints de partir, ce sont les chefs arabes qui auraient exhorté les populations civiles au départ.

D'autres historiens israéliens ont ces trente dernières années nettement nuancé les choses et, sur la base d'archives militaires, mis en lumière les violences, la guerre psychologique, la crainte d'exactions ayant poussé les Palestiniens au départ.

Côté palestinien, commémorer la Nakba ce n'est pas seulement se souvenir de faits du passé, mais pour beaucoup, évoquer un processus d'expulsion de leurs terres, une expropriation, une "catastrophe" toujours en cours, qui renvoie à la question des millions de réfugiés palestiniens qui vivent aujourd'hui loin de leur terre d'origine, ou de celles de leurs parents et grands-parents.

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