Expliquez-nous... la guerre des prix dans la grande distribution
Acheter des produits et les revendre avec la marge plus importante possible c'est évidemment l'ADN de la grande distribution.Mais le problème aujourd'hui, selon les organisations agricoles et d'autres comme l'Association Nationale des Industries Alimentaires, c'est que ces enseignes de la grande distribution se battent entre elles jusqu'à l'absurde pour pratiquer les prix les plus bas possibles. Ca ne leur rapporte pas grand chose sinon en termes d'affichage, et cette guerre des prix risque de faire disparaître d'abord les petits fournisseurs comme les éleveurs ou les producteurs de fruits et legumes qui eux sont au bord du gouffre : on leur demande de plus en plus pour vendre leurs produits moins chers. Pour la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution, la situation économique du moment est exceptionnelle car le pouvoir d'achat recule renforçant ainsi la compétition entre tous les acteurs.
Cette guerre des prix entre grandes enseignes n'a rien de nouveau. A priori, elle est favorable au consommateur ?
Ce n'est effectivement pas nouveau, ça a commencé, il y a une petite dizaine d'années mais la bataille semble de plus en plus rude. Et toutes les enseignes s'y sont mises. Les prix ont même baissé en 2014. Selon une étude du cabinet spécialisé IRI, la déflation globale des prix des produits de grande distribution a atteint 1,3% en 2014. Certains produits ont baissé jusqu'à 7%.Les produits frais comme la viande et la charcuterie ont été moins touchés avec seulement une baisse de 0,4%. Le consommateur est évidement satisfait sauf quand il travaille lui-même pour un industriel fournisseur de la grande distribution. La tendance devrait se poursuivre car des alliances ont été nouées entre grandes enseignes pour regrouper les achats et peser encore plus lourd .
Rien n'interdit à la grande distribution de faire ce qu'elle veut ?
En termes de prix non. Mais il y a quand même des règles à respecter concernant les relations avec les fournisseurs . La loi Hamon a notamment renforcé ces règles concernant les pratiques commerciales abusives. La Direction générale de la concurrence de la consommation et de la répression des fraude, le bras armé du ministère des Finances, surveille ces relations entre fournisseurs et grande distribution. Mais mis à part traquer les pratiques abusives, la marge de manœuvre des pouvoirs publics est très faible.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.