Expliquez-nous la fast fashion
La "fast fashion" signifie la "mode éphémère". Ce phénomène apparu aux débuts des années 2000 n'a jamais cessé depuis d'accélérer la cadence. Dans les années 80, les marques avaient deux saisons par an : la saison printemps/été et la saison automne/hiver. Aujourd'hui, chez H&M, Zara ou Primark, il n'y a même plus à proprement parler de collection. Les enseignes mettent en rayon 500 nouveaux modèles, en moyenne, chaque semaine.
Le problème Shein
Désormais, au-delà de la fast fashion, on a vu l'arrivée de l'ultra fast fashion. L'enseigne chinoise Shein propose, sur son site et son application, jusqu'à 10 000 produits inédits, non pas en un mois ou en une semaine mais dans un seule journée. Shein accélère le rythme et casse les prix, avec des teeshirts à deux euros ou des jeans à sept euros. Elle a surtout pour cible les adolescents qu'elle séduit sur les réseaux sociaux, et ça marche. La marque chinoise représentait, en 2022, près d'un cinquième du marché mondial de la mode, devançant Zara et HetM.
Cette réussite commerciale est évidemment un désastre pour l'environnement. Cette ultra fast fashion, incite à acheter et à jeter toujours plus de textile. En France, 3,3 milliards de vêtements, chaussures et linge de maison ont été mis sur le marché en 2022, soit 500 millions de plus que l'année précédente. Il faut rappeler que produire un pantalon ou une robe émet beaucoup de CO2. L'industrie textile est reponsable de 10% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. C'est plus que les émissions de l'aérien et du transport maritime réunis.
Créer un bonu-malus
La proposition de loi examinée cette semaine par les députés contient justement un "bonus-malus" écologique. L'idée est d'intégrer les coûts environnementaux dans les prix de la fast fashion et, à l'inverse, de faire baisser celui des vêtements dits "éco-responsables".
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