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Expliquez-nous... comment sont évalués les risques d'avalanches

Alors que cinq personnes ont été tuées en montagne hier, dont un père et sa fille emportés par une avalanche à Val d'Isère, franceinfo s'arrête sur la façon dont sont évalués les risques d'avalanches dans les massifs français. 

Article rédigé par franceinfo - Emilie Gautreau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Danger d'avalanches signalé à Val Thorens, en janvier 2018 (PHILIPPE DESMAZES / AFP)


Il est impossible de prévoir de manière certaine le déclenchement d'une avalanche. 

Estimer les risques revient à évaluer les paramètres à l'origine des avalanches.

Le déplacement du manteau neigeux peut être lié à l'accumulation de couches de neige, plus ou moins récentes, à la nature de la neige, à la température, au vent, à la pluie, au rayonnement solaire, au redoux.

Les conditions météo sont souvent à l'origine d'avalanches naturelles, spontanées.

La qualité de la neige, l'empilement des couches, peuvent quant à eux avoir une incidence sur les avalanches provoquées: celles entrainées par le passage, par exemple, de skieurs ou de randonneurs.

Des centres spécialisés dans la prévision des risques

Des prévisionnistes de Meteo France établissent des prévisions dans huit centres spécialisés: à Chamonix, Bourg-Saint Maurice, Grenoble, Briançon, Perpignan, Toulouse, Tarbes et Ajaccio.

Les prévisions sont coordonnées à l'échelle nationale dans une unité de recherche spécialisée, le Centre d'études de la neige, basé en Isère.

Observations humaines, stations automatiques et modélisations

Les prévisions sont établies via des observations et grâce à un travail conjoint de Meteo France et des professionnels des stations de ski.

Il existe depuis plus de quarante ans un réseau de 130 stations d'observation.

Deux fois par jour, les pisteurs des stations transmettent des données à la fois météorologiques et concernant la neige, sa hauteur, sa qualité, la façon dont elle évolue.

Une fois par semaine, le manteau neigeux est sondé et décrit de manière détaillée.

A ces observations humaines s'ajoutent des données transmises chaque jour par 28 stations automatiques, alimentées par des panneaux solaires et positionnées dans des secteurs auxquels l'homme ne peut accéder facilement.

Toutes ces données sont ensuite modélisées, traitées de manière informatique.

Un premier modèle, baptisé SAFRAN analyse les différentes données météorologiques pour chaque massif et à différentes altitudes. Un deuxième modèle, CROCUS, simule l'évolution des couches de neige, en fonction des différents paramètres. Un dernier modèle, MEPRA, évalue ensuite, à partir de ces données, le risque d'avalanches.

Echelle de risques et bulletins d'estimation

L'échelle évaluant les risques d'avalanches est la même dans toute l'Europe et s'échelonne de 1 à 5  (1 risque faible, 5 risque très fort)

Cette échelle n'est pas le seul élément à prendre en compte par les skieurs ou randonneurs. 

Les prévisionnistes de Météo France transmettent aussi des bulletins d'estimation des risques qui décrivent, au jour le jour, la situation, massif par massif: les risques de départs d'avalanches, le type d'avalanches observées: coulées, petites avalanches, plaques de fond...

Le mieux est toujours de s'en remettre aux professionnels de la montagne.

On compte chaque année en moyenne en France une trentaine de morts dans des avalanches, liées essentiellement aux randonnées et au hors-piste.

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