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Anne Fleury, éboueure : "Il n'y a pas de sot métier, mes filles sont fières"

Salhia Brakhlia part à la rencontre d’une femme qui exerce un métier essentiel dans la société. Anne Fleury est éboueure. Son quotidien, ses conditions de travail : elle en parle au micro de franceinfo.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
"Essentielles", épisode 13. (RADIO FRANCE)

"Des fois, on a des tournées à 200 bacs, autant de gestes que de bacs." Accrochée à l'arrière du camion, Anne Fleury récupère les poubelles sur les trottoirs, les jette à la benne, et repart. Cette femme est éboueure à Paris. Ce qui l'agace le plus ? "Des bacs qui ne sont pas triés, on en voit assez souvent, raconte-t-elle. Par exemple, du verre dans les poubelles jaunes. Ça me rend dingue ! Ce n'est pas correct et quand ça arrive au centre de tri, c'est ni fait ni à faire."

En moyenne, Anne Fleury pousse des poubelles à plus de 40 kilos. À 58 ans, elle fait ce métier depuis plus de cinq ans, après avoir travaillé chez un primeur. "Je suis quelqu'un qui bouge assez, je suis plutôt d'extérieur que d'intérieur. Ce travail, c'était alimentaire surtout parce que j'étais seule avec mes enfants". Mais Anne le revendique : "Il n'y a pas de sot métier, mes filles sont fières."

"Je suis fière de ce que je fais, j'aime mon travail"

Est-ce un plus d'être en binôme avec un homme ? Anne acquiesce : "Quand on est une femme, notre binôme c'est forcément un homme. Le matin, on ne sait pas sur qui on peut tomber parce qu'il y a des gens un peu bizarroïdes. Avec les sorties des bars et des boîtes, il y a, des fois, des gens qui viennent vous voir qui n’ont pas l'air très très nets."

"Les gens voient quand on ne travaille pas, mais ils ne voient pas quand on travaille."

Anne Fleury, éboueure

à franceinfo

"Cet hiver, on s'est arrêté avec mon collègue prendre un café parce qu'il faisait un peu froid, ça, les gens le voient, se souvient l'éboueure qui regrette la réaction de certaines personnes . Et là c'est un regard de dédain, de mépris, l'air de dire 'Les fonctionnaires, ils sont payés à rien foutre'." Mais Anne l'assure : "Je suis fière de ce que je fais, j'aime mon travail."


"Essentielles", un podcast franceinfo de Salhia Brakhlia, à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.

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