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En un mot. La psychotraumatologie, pour que la parole des victimes d'agressions sexuelles porte enfin

C'est le mot de l'actu du jour. Il n'a échappé à personne. En tout cas, pas à Nathalie Bourrus.

Article rédigé par Nathalie Bourrus
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
La psychiatre Muriel Salmona, auteur d'un rapport intitulé Manifeste contre l'impunité des crimes sexuels, remis à Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, vendredi 20 octobre 2017. (ALAIN JOCARD / AFP)

Le mot du jour est psychotraumatologie. Un rapport a été rendu à la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, vendredi 20 octobre, sur le harcèlement des femmes. Rapport rédigé par une psychotraumatologue, Muriel Salmona. Elle a été amenée à le rendre plus tôt que prévu, en raison d’un grand nombre d’appels, de plaintes et de dénonciations de "porcs".

Psychotraumatologie, terme qui définit l’étude du "traumatisme psychique ou psychologique".

On nous parle de quoi dans ce rapport ? Principalement d’un mot qu’on emploie, aussi vite qu’on achète une baguette de pain : formation. Former, former, encore et encore. Christine Angot a dû péter les plombs en lisant ce document ! Et, je l'avoue, je la comprends un peu (souvenez-vous, le clash, sur France 2, entre l’écrivain et Sandrine Rousseau, victime présumée de Denis Baupin). Il faudra donc, d'après le rapport de la psychotraumatologue, former les professionnels de la santé. Pour qu’ils apprennent à recueillir la parole des victimes (Christine, je t’en prie calme toi ! je sais, c’est dur).

Ce qui se passe dans le cerveau d’une victime

Former tout ce monde. Disons que ça fait… du monde. Entre les internes en hôpitaux et les médecins de ville, comment s’y prendre ? Entre un médecin parisien ou lyonnais, et le médecin d’un village de 200 habitants, comment on fait ? On ne le sait pas. Il faudra former, aussi, les policiers et les gendarmes (qui sont déjà à fond sur le terrorisme). Et puis, en y réfléchissant, j’imagine qu’il va falloir former, des formateurs spécialisés en traumatismes. On n’est pas rendu… (Christine, Christine… calme). Sachant que la formation en question portera sur la psychotraumatologie, pour comprendre ce qui se passe dans le cerveau d’une victime. Waouh… ça me parait des années d’études et de pratiques tout ça non ?

Le projet est titanesque. Mais je vais me dés-Angot-iser un peu, là (pardon Christine). Car un chiffre dans ce rapport m’a dévastée. Le chiffre 13. On apprend que les victimes de violences sexuelles mettent treize ans avant de trouver un professionnel formé. Treize ans : c’est énorme. Treize ans de solitude… de déni, parfois… de dommages collatéraux, souvent.

En un mot : oui la formation à la psychotraumatologie, bien sûr. Et oui au réveil de chacun, dans la rue, dans le métro, dans un wagon de train, chez vous, au travail, partout où un abus est possible.    

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