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Au Liban, la contestation passe aussi par la musique

Le Liban est secoué par une contestation sociale sans précédent depuis la mi-octobre contre la classe politique, accusée d’incompétence et de corruption.

Article rédigé par franceinfo, Aurélien Colly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Des étudiants libanais manifestent devant le ministère de l'Éducation à Beyrouth, le 7 novembre 2019. (ANWAR AMRO / AFP)

La contestation sociale au Liban a démarré à la mi-octobre avec des dizaines de milliers de personnes dans la rue pour dénoncer un système politique à bout de souffle. Si la particularité de ce mouvement est qu’il dépasse les appartenances communautaires ou religieuses et les partis confessionnels issus de la guerre civile, il se distingue aussi par l’engagement de la jeunesse libanaise, avec ses outils : internet, les réseaux sociaux et la musique inspirée par cette révolte, comme ce slam aux accents de Grand Corps Malade de Serge Nader, un étudiant de 23 ans.

Autre style cette fois, plus électro, plus pop avec Wake Island, un duo de trentenaires libanais. Leur chanson s’appelle Thawra, (Révolution) dont voici un extrait traduit : "Nous sommes dans la rue, notre rêve devient réalité. Du nord au sud, de Baalbeck à Tyr, de Tripoli à Beyrouth, tous unis ! Depuis des années, les politiques nous pillent, nous humilient. Maintenant, ils doivent tous partir ! Prenons la rue, sans religion, sans partis, tous ensemble, une seule voix, un seul destin, un seul peuple. Le feu de la révolution nous a pris."  

Certaines chansons, peu connues, sont aussi devenues des hymnes. La plus emblématique c’est Beyrouth, écrite l’année dernière par une jeune Libanaise à la voix profonde : Dahlia Nemlich, Dahlia on the Run pour son nom d’artiste. C’est un hommage à la capitale libanaise, qu’on peut détester pour ses embouteillages monstres, sa pollution, son architecture anarchique, autant de symboles d’un État libanais inefficace et d’une classe politique corrompue mais qui a aussi cette âme, cette vibration, qui en fait une ville qu’on ne veut pas quitter, ce que beaucoup de jeunes Libanais sont obligés de faire pour trouver du travail.

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