Cet article date de plus de huit ans.

Le volcan Cotopaxi vient de se réveiller en Equateur

Après 75 ans de silence, le volcan Cotopaxi fait à nouveau parler de lui. Avec ses 5897 mètres d’altitude, le Cotopaxi est l’un des volcans actifs les plus hauts du monde. Il est situé tout près de la capitale équatorienne, à seulement 50 km de distance. Après une première série d’explosions, le président de la République a décrété samedi l’état d’exception.
Article rédigé par Eric Samson
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10 min
  (le volcan Cotopaxi vient de se réveiller en Equateur © Maxppp)

Ces dernières 24 heures, l’activité interne du volcan a été élevée avec des mouvements de fluides, de gaz et de magma, comme depuis sa réactivation. En revanche, l’activité externe a été modérée lundi. Il y a eu quelques émissions légères de cendres volcaniques qui ont été dispersées par le vent. Jusqu’à présent, les explosions les plus fortes ont eu lieu vendredi avec des flux piroclastiques détectés samedi sur le flanc occidental du volcan. Les flux piroclastiques ce sont ces émissions de gaz et matériaux à très forte températures qui provoquent la fonte des glaces éternelles du volcan et le déclenchement de coulées de boue meurtrières qui poussent devant elles des roches souvent gigantesques qui écrasent tout sur leur passage. Ce sont ces coulées que l’on appelle lahares qui historiquement provoquent les plus forts dégâts, beaucoup plus qu’une éruption en soi qui ne devrait pas affecter grand monde puisque le parc qui entoure le volcan a été fermé au public. Les autorités ont détecté une légère augmentation du niveau des eaux des rivières, dû sans doute à la fonte de glace à la suite du flux piroclastique de samedi.

Peut-on craindre une éruption violente ?

L’éruption la plus violente qui ait été enregistrées en 1877. Elle avait à l’époque provoqué de très forts dégâts matériels, justement à cause de ces coulées de boues et de roches qui avaient tout détruit à leur passage, que ce soit en direction du Nord vers Quito ou vers le Sud, vers la ville de Latacunga. Les mêmes quartiers de la ville ont d’ailleurs été évacués brièvement il y a deux jours car les hommes apprennent lentement ou en tout cas oublient vite : des quartiers entiers ont été construits au bord d’une rivière exactement là où les coulées de 1877 avaient provoqué de gros degâts. Pour le moment les autorités maintiennent l’évacuation préventive de deux petites communautés mais autorisent certains habitants à rester sur place pour éviter que le bétail soit volé ou que les maisons soient cambriolées. L’alerte jaune est maintenue, ce qui signifie que la population doit être prête à évacuer, qu’elle doit avoir des kits de secours avec de l’eau, des aliments en boîte, des radios à piles, de l’éclairage. Dans les supermarchés locaux, les stocks d’eau et de masques sont d’ailleurs en forte baisse.

L’état d’exception comporte également un volet de censure préalable pour les média

Vendredi, des habitants de la région ont eu des mouvements de panique. Il y a eu des situations chaotiques donc le régime d’exception décrété par le président de la République comporte un volet presse : les média ont l’obligation pour toute information technique d’en passer par les informations transmises par le ministre coordinateur de sécurité qui a été nommé porte parole unique en ce qui concerne la situation du volcan Cotopaxi.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.