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Inflation : y aura-t-il encore des tamales pour Noël en Colombie ?

Ce plat traditionnel et très consommé par les familles lors des fêtes de fin d'année a vu ses prix exploser. Au point d'inquiéter de nombreux commerçants de Bogota.
Article rédigé par franceinfo - Najet Berabaa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un plat de tamales, des papillotes fourrées à la viande ou aux légumes, à base de pâte de maïs. (MARIANA GUTIERREZ/ EYEPIX GROUP / EYEPIX GROUPMAXPPP)

C'est le produit incontournable des repas de fin d'année sur les tables colombiennes : le tamal, une délicieuse papillote à base de pate de maïs. Sauf qu'elle pourrait manquer cette année, en raison de l'inflation et de la hausse des prix des matières premières. Les commerçants alertent ont même manifesté dans les rues de la capitale, Bogota.

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En cause : les prix sont en hausse à cause de la feuille de bijao, une plante tropicale qui sert à faire cette papillote de pâte de maïs, la base même du tamal. Et il en faut plusieurs. C’est d'ailleurs l’ingrédient le plus cher en temps normal. Avec l’inflation de plus de 12% que vit le pays à cause la hausse du dollar, de la guerre en Ukraine, et du risque de récession aux États-Unis et en Europe, les prix sont encore plus élevés.  Alors, il y a quelques semaines, les producteurs et vendeurs de tamales ont défilé à Bogota pour protester, comme Diego Prada, l’un de ces vendeurs : "La feuille de tamal, en temps normal, coûte entre 10 et 12 000 pesos (environ deux euros). Mais ça, c’était avant la pandémie. Aujourd’hui, les prix atteignent 18 000 pesos (3,60 euros). Et pour dire la vérité, les feuilles sont de très mauvaise qualité. Nous, on achète des feuilles pour cuisiner 50 tamales. Mais à la production, finalement, on n’en obtient que 35, à cause de la mauvaise qualité des feuilles. Du coup, vu les coûts de production en hausse, on estime que le prix de vente du tamal augmentera de 20 %", déplore-t-il au micro de la télévision locale Canal City TV.

Reste que ce n’est pas le seul ingrédient qui joue dans la hausse du prix. En plus de la pâte de maïs, on ajoute dans la papillote de la viande et des légumes. Et là aussi, les prix sont aussi de plus en plus élevés.

Si on se fie à cela, on peut se dire que l’austérité sera la règle dans les maisons colombiennes pour les fêtes de Noël... Sauf qu'en Colombie, on fait la fête tout le mois de décembre et on dépense sans compter : il s'agit d'un mois important, car ce sont les semaines de grandes vacances, à l'image des mois de juillet et août en France. D'ailleurs, de nombreux ménages font des économies plusieurs semaines avant pour se faire plaisir durant tout le mois de décembre. Rien n’arrête les Colombiens quand il s'agit de faire la fête. Ce n’est pas pour rien que le pays a été élu plusieurs fois le plus heureux du monde.

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