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En Tunisie, des lycéens font grève pour pouvoir passer leur bac

Des enseignants tunisiens qui réclament des hausses de salaire ont décidé de boycotter les examens. De nombreux élèves se mobilisent pour dénoncer leur attitude et demander le bon déroulement du bac.

Article rédigé par franceinfo - Maurine Mercier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des parents d'élèves manifestent, le 1er février 2019 à Tunis. (FETHI BELAID / AFP)

La Tunisie vit une situation surréaliste. Les enseignants boycottent les évaluations et examens des bacheliers. Ils réclament notamment des augmentations de salaire face à l’inflation galopante. L’État assure qu’il n’est pas en mesure de satisfaire ces demandes, ses caisses sont vides. La situation est bloquée au point que les élèves ont décidé de faire grève. Découragés et énervés de ne pas pouvoir suivre leurs cours normalement, ils sont surtout agacés de ne pas pouvoir être évalués. C'est pourquoi ils ont décidé de se faire entendre.

La suite de leurs études remise en cause

Car le boycott des évaluations a de lourdes conséquences, avant même les examens de fin d’année. Pas d’évaluations intermédiaires, pas de pré-inscription possible dans les universités, que ce soit en Tunisie ou à l’étranger. "Je passe des nuits à pleurer, j'ai mal au ventre à cause du stress, de la fatigue, témoigne une élève. Parfois je n'ai pas cours, parfois j'ai cours. Les horaires sont foutus en l'air, notre emploi du temps n'est pas stable du tout."

J'avais des projets. C'est injuste pour nous parce que nous, on n'a rien à voir dans tout ça. On a besoin de notre bac et notre avenir en dépend.

une élève tunisienne

à franceinfo

Elle fait désormais grève avec ses camarades de classe pour tenter selon elle de raisonner syndicat et gouvernement.

Les parents dans la rue pour soutenir leurs enfants

Les jeunes sont soutenus par leurs parents, de plus en plus nombreux à descendre dans la rue. Ils réclament notamment le départ du secrétaire général du syndicat de l'enseignement secondaire, Lassaad Yacoubi. "Je suis très, très triste pour mes filles, pour les jeunes, pour la Tunisie", explique cette mère dont les deux filles sont obligées de rester à la maison.

L’Éducation nationale faisait la fierté du pays, mais le système s'effrite, au point que des parents disent vouloir quitter la Tunisie. Les enseignants affirment ne pas vouloir en arriver là, mais se disent contraints de boycotter les examens pour se faire entendre d'un gouvernement qui ne cède pas.

Les parents, eux, estiment que leurs revendications sont peut-être légitimes mais ils désapprouvent leur méthode. Ils estiment qu'elle viole le droit de l’enfant à l’éducation et met l’avenir des élèves en péril.

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