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En Inde, près de la moitié de l’électricité consommée à New-Delhi sert aux climatiseurs

Le pays fait face à de fortes chaleurs et les Indiens font tourner les climatiseurs. Un fonctionnement qui risque de mettre en difficulté le réseau électrique. 

Article rédigé par franceinfo, Sébastien Farcis - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des commercants vendent des climatiseurs à New-Delhi en Inde, en avril 2014.  (RAVEENDRAN / AFP)

Si vous avez déjà eu chaud ces derniers jours, dites-vous que c'est pire en Inde en ce moment. Au Rajasthan, dans le nord-ouest du pays, les températures ont dépassé les 50 degrés en ce premier week-end de juin, ce qui en fait l’une des régions les plus chaudes du globe. L’Inde est l’un des pays les plus fortement touché par le réchauffement climatique et pour l’affronter, des dizaines de millions d’Indiens s’équipent chaque année en climatiseurs. Une mauvaise solution car les machines consomment énormément d'électricité et le réseau électrique indien sera bientôt incapable de fournir assez de courant pour rafraichir tout le monde.

De plus en plus d'habitants en ville 

Depuis un siècle environ, les températures moyennes ont augmenté de 1,2 degré en Inde, avec une accélération rapide récemment. La dernière décennie a ainsi été la plus chaude de l’Histoire du pays. En parallèle, la population rurale migre rapidement vers les villes qui deviennent géantes et créent elles-mêmes beaucoup de chaleur à cause des gaz d’échappement et de la déforestation.

Ces jours-ci, les températures dépassent les 42 degrés à New-Delhi et même la nuit, elles ne descendent plus en-dessous de 30 degrés. Une météo étouffante qui contraint les Indiens à faire tourner en permanence les climatiseurs. Le problème, c'est que ces machines relâchent des gaz à effet de serre et consomment énormément d’énergie. En été, près de la moitié de l’électricité de New-Delhi est consommée pour refroidir les bâtiments, or une petite minorité des indiens seulement sont équipés de climatiseurs. Dans quelques années, quand des centaines de millions de foyers supplémentaires en auront, la situation deviendra intenable.  

Le gouvernement s'empare du problème

Le gouvernement a lancé une mission dédiée à ce problème et un comité d’experts vient ainsi de rendre un rapport et suggèrent des réformes de fond. Ils proposent une refonte du code national du bâtiment : il faut s’assurer que les nouveaux immeubles sont mieux isolés et ont moins besoin de refroidissement. Cela passe par la généralisation du double vitrage, la ventilation naturelle ou les climatiseurs de quartier. Le gouvernement a ainsi l’intention de réduire les besoins en réfrigérant de 25% en 20 ans.

Des systèmes économes existent déjà comme dans le centre d’affaires de Gurgaon, en banlieue de New-Delhi. Ici, un système de climatiseur de quartier a été installé depuis 10 ans. Le principe est simple: un procédé d'évaporation permet de rafraichir de l’eau à quatre degrés. Celle-ci circule ensuite dans un réseau de tuyaux réparti dans les bâtiments du quartier. De l’air souffle sur ces tuyaux froids, ce qui rafraichit l’intérieur. Pas besoin de gaz réfrigérant, et le système consomme 60 fois moins d’électricité que la méthode traditionnelle. Le seul souci,c’est qu’il faut construire ce réseau de froid en même temps que les bâtiments.  

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