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En direct du monde. L'intervention au Mali, le grand succés de François Hollande

Quatre ans après, l’opération Serval au Mali reste l’une des grandes fiertés de Francois Hollande. Une opération qui a fait suite à un coup d'Etat dans ce pays d'Afrique de l'Ouest..

Article rédigé par franceinfo, Hervé Toutain, Alexis Morel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
françois Hollande, président de la République, en visite à Tambouctou au Mali, avec le président par intérim du Mali, Dioncounda Traore, le 2 février 2013. (FRED DUFOUR / POOL / AFP POOL)

Jean-Marc Ayrault effectue jeudi 6 avril et vendredi sa dernière tournée en Afrique. Après une courte escale en Mauritanie, le ministre des Affaires étrangères et son homologue allemand Sigmar Gabriel sont attendus au Mali. Quatre ans après, l’operation Serval reste l’un des succès et l’une des grandes fiertés de Francois Hollande.

Le 22 mars 2012, un coup d’Etat militaire renverse le président Amadou Toumani Touré. Le nord du Mali est en proie à une insurrection armée des Touaregs et de plusieurs groupes djihadistes. Ces derniers prennent finalement le dessus et lancent l’offensive sur Bamako la capitale en janvier 2013.

Paris réagit immédiatement. Il ne faudra que quelques heures aux hélicoptères des forces spéciales francaises pour frapper et stopper net la colonne. L’opération Serval est lancée et trois mois plus tard. Plusieurs milliers de soldats francais chassent les djihadistes du nord du Mali. Tombouctou, Gao et Kidal sont des villes libérées. Toute l’Afrique applaudit. Victoire militaire doublée d’un retour à la légalité constitutionnelle. L’Elysée pilote le processus électoral qui porte à la présidence malienne Ibrahim Boubakar Keita en août 2013.

Lors du dernier sommet France-Afrique à Bamako il y a quatre mois, Francois Hollande a été célébré par ses pairs d’Afrique de l’Ouest comme le sauveur du Mali.

Après l'opération Serval, Barkhane 

En 2014, l'opération Serval devient l'opération Barkhane.  Il s'agit cette fois de contrer la menace terroriste dans toute la bande sahelo-saharienne. Chassés du nord du Mali, les groupes jihadistes ont assaimé dans tous les pays de la région qu’ils tentent de déstabiliser. Ils se livrent à des coups de force mais supervisent aussi les trafics d’êtres humains de drogue et d’armes, sources de leurs financements. La France redéploie alors ses effectifs soit 4 000 hommes et intervient en appui des opérations menées par le Mali, le Tchad, la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso.

>> Mali : l'armée française reconnait avoir tué un mineur dans le nord du pays 

Sous l’impulsion de la France, ces pays qui forment le G5 Sahel doivent prochainement se doter d’une force commune de lutte anti-terroriste. 5 000 hommes déployés dans un premier temps le long des frontières pour un budget estimé à plusieurs centaines de millions d’euros.

Le  retour à la paix au Mali semble lointain

Une vingtaine de morts dans l’attaque de l’Hôtel Radison Blue à Bamako en novembre 2015. 77 tués en janvier dernier dans la prise d’assaut d’un camp militaire à Gao. Les groupes djihadites bien qu’amoindris conservent des capacités de frappe. L’insécurité n’est d’ailleurs plus cantonnée au nord. Elle se propage désormais au centre du Mali, qualifié de zone de danger par le Quai d’Orsay. Un nouveau groupe djihadiste y a fait son apparition. Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans.

Paris maintient donc la pression sur Bamako et le président Keita pour la mise en œuvre des accords de paix d’Alger et l’adoption d’un statut d’autonomie pour les régions Touaregs du nord, accords de paix que les groupes terroristes tentent de faire capoter à tout prix. La première phase de la conférence d’entente nationale qui s’est achevée dimanche 2 avril sans rien donner de concret. Autre sujet d’inquiétude pour la France : l’avenir de la force des Nations-Unies au Mali, la MINUSMA. Elle compte actuellement 11 000 hommes. Son renouvellement est prévu en juin prochain. L’engagement ou non des Etats-Unis dans son financement sera déterminant.

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