En direct du monde. Fusions géantes, Netflix et mouvement MeToo : Hollywood obligée de se réinventer
Selon le magazine hebdomadaire le Hollywood Reporter, le géant californien a du mal à faire face aux bouleversements économiques et sociaux qui l'agitent actuellement.
Hollywood traverse l’une des périodes de changement les plus profondes de son histoire. Les fusions géantes, la concurrence de la Silicon Valley, la dépendance grandissante au box-office international ou encore le mouvement MeToo généreraient des incertitudes et une anxiété générale dans toute l’industrie du divertissement selon le Hollywood Reporter, un magazine hebdomadaire spécialisé.
Le Hollywood Reporter s'appuie sur une impression générale des 365 000 personnes qui travaillent dans cette industrie à Los Angeles. L’ambiance à "La La Land", l’un des surnoms d’Hollywood, est morose. Il constate par exemple que la méditation, le xanax, ou le cannabis, légal en Californie, sont à la mode.
L'influence du box-office international
Le box-office international pèse de plus en plus dans la carrière d’un film : 70% des recettes viennent de l’étranger. Il faut donc produire des films adaptés à tous les publics. D'autant que les comédies ne font plus recette. "L’espion qui m’a larguée", qui sort en France mercredi 8 août, a déçu aux États-Unis. La tendance dure et c’est problématique pour les studios parce que les comédies sont souvent moins chères à produire.
La fusion de Disney et de la Fox : un "Goliath des temps modernes"
Autre épine dans le pied d'Holywood, la fusion de deux des plus gros studios hollywoodiens. Disney a dépensé plus de 70 milliards de dollars pour racheter la Fox et son catalogue. Disney a déjà dans son portefeuille Pixar, Lucasfilm et Marvel. Ça crée donc un "Goliath des temps modernes", selon le Hollywood Reporter. Les deux studios représentent 50% du box-office américain en 2018. Cela inquiète la concurrence, les distributeurs à qui Disney va pouvoir imposer des conditions moins favorables et les salariés de la Fox qui ne savent pas forcément ce qu’ils vont devenir.
Autre fusion majeure, celle de ATandT (AT&T), le géant des télécoms, qui a racheté Time Warner, qui détient notamment HBO. HBO a toujours été salué pour la qualité de ses productions, de Sopranos à Game of Thrones mais son nouveau propriétaire semble vouloir que la chaîne produise plus, quitte à produire moins bien. Comme un symbole, HBO n’est pas en tête des nominations des Emmy Awards, les Oscars de la télévision, pour la première fois depuis 18 ans.
La montée en puissance de Netflix et de la Silicon Valley
Netflix est le reflet du pouvoir grandissant de la Silicon Valley. Amazon a mis sur la table 250 millions de dollars pour produire une série sur le Seigneur des Anneaux. Apple a recruté Oprah Winfrey. En 2018, Netflix va sortir sur sa plateforme 80 films, soit plus que tous les studios réunis l’an dernier. Mais la sortie en salles n’intéresse pas forcément ces entreprises-là, ce qui change le modèle hollywoodien en vigueur depuis un siècle. Netflix et les autres participent aussi au cord-cutting, c’est-à-dire les gens qui se désabonnent du câble et du satellite, trop cher et pas assez personnalisé. Finalement, pourquoi ne pas imaginer, un jour, l’intelligence artificielle écrire des scénariis ? On reproche souvent à Hollywood de recycler les mêmes formules.
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