En direct du monde. Etoilé au guide Michelin, un restaurant de rue de Singapour ne désemplit pas
Le restaurant de rue Hong Kong Soya Sauce Chicken Rice & Noodles a été étoilé il y a deux ans et obtenir un plat suppose aujourd'hui une longue et patiente attente. Fort de ce succès, son chef a ouvert onze autres restaurants en Asie et en Australie.
Que change une étoile Michelin dans la vie d’un restaurateur et celle de ses clients ? Beaucoup de choses on imagine mais lorsqu’il s’agit d’un boui-boui, c’est un veritable bouleversement. A Singapour, un restaurant de rue a reçu il y a deux ans une première étoile du célèbre livre rouge. Cette année, encore une fois, le guide a voulu célébrer la "diversité culinaire" et a récompensé ce restaurant. Installé dans le quartier de Chinatown, Hong Kong Soya Sauce Chicken Rice & Noodles vend toujours le même poulet, les mêmes nouilles et le même riz pour moins de 2€.
Parfois, les clients repartent bredouilles
Un changement notable : le temps d’attente pour commencer. Nous avons rencontré Cham, fidèle client de 71 ans. Cette semaine, c’est la première fois qu’il revient déjeuner ici depuis que le restaurant a obtenu une étoile : "Au départ, quand ils ont obtenu l’étoile Michelin, la file d’attente était extrêmement longue. Pendant un moment, on a arrêté de venir ! Quand on s’est rendus compte que la file d’attente avait réduit, nous sommes revenus !" Si la file d’attente a légèrement diminué depuis cette reconnaissance, la centaine de poulets se vend toujours aussi rapidement chaque jour. Bien souvent, à 14 heures le petit restaurant est obligé de fermer boutique et certains clients repartent bredouille.
Le chef est encore sous le choc
Il y a deux ans, il ne connaissait même pas l’existence du guide Michelin : à 58 ans, après avoir travaillé dans la restauration toute sa vie, Chan Hon Meng a voulu ouvrir son propre restaurant de rue pour, simplement, gagner un peu plus d’argent et faire sa propre cuisine. C’était en 2009. Aujourd’hui, sa vie a complètement changé. Terminées, les dix heures passées chaque jour aux fourneaux. Le chef de cuisine est en effet désormais un véritable chef d’entreprise : "Aujourd’hui mon emploi du temps est plus flexible, confie-t-il. J’ai plus de temps pour chercher de nouvelles opportunités, plus de temps pour étendre mon business." Cette année, il a d'ailleurs élaboré un menu spécial Noël "C’est tout nouveau, on n’a jamais essayé cela avant, assure le chef. Habituellement le jour de Noël, les gens mangent de la dinde mais parce que le poulet est proche de la dinde, je me suis dit pourquoi pas en profiter. Noël est très populaire à Singapour. Je pense que c’est une bonne opportunité."
Le chef Chan est donc devenu un emblème de la réussite à Singapour, une célébrité. Pour la petite anecdote, lors de notre rencontre, plusieurs de ses concitoyens nous ont interrompus pour le prendre en photo. Grâce à cette aventure, Chan Hon Meng a pu, pour la première fois, sortir de Singapour et découvrir d’autres pays. En deux ans, le petit cuisinier de rue a ainsi ouvert onze restaurants dans toute l’Asie et en Australie.
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